Acte patriotique

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L’ancien Président Didier Ratsiraka devait fêter ses 79 printemps avant-hier. Aucune célébration particulière n’a pourtant eu lieu. Aucune bougie n’a été soufflée publiquement, aucun buffet faste n’a eu lieu où le microcosme politique était convié. La famine dans le Sud a été avancée pour annuler cette célébration qui aurait dû être somptueuse, digne de sa grandeur d’homme d’Etat. Il semblerait donc que l’Amiral ne pouvait avaler quoi que ce soit face à ses compatriotes qui meurent de faim, au sens littéral comme au sens figuré. « Un geste patriotique », diraient ses proches, « un acte calculé », diraient certains, « une opération de charme hypocrite »,  diraient d’autres.

Hypocrite ou pas, le fait est qu’il a une pensée envers  ses compatriotes même moindre eu égard à ses vingtaines d’années au pouvoir sans que la situation dans le Sud connaisse une amélioration soutenue. Et que font les dirigeants d’en face devant cette situation des plus déplorables ? Jusque-là, les avis vont dans le sens de la négation. La population dans le Sud vit dans une situation inhumaine où la nourriture manque cruellement, conjuguée à une insécurité sans cesse grandissante. Un petit geste de plus, au sens littéral du terme, de la part du tombeur d’Albert Zafy ne sera que bien accueilli tandis que le microcosme politique savoure les mets indiens à l’hôtel Ibis Ankorondrano.

Mais les gestes ponctuels ne suffisent plus pour retourner la situation. Il faut des mesures draconiennes et pérennes car la population se meurt. Au train où vont les choses, avec les voyages onéreux sans résultats des dirigeants, la pire des situations est à envisager. Il n’y a qu’une issue possible lorsque le peuple est oppressé et opprimé. Les simples actes patriotiques ne suffisent plus pour calmer les esprits avides de développement et les ventres qui crient famine.