La population d’Ambanja a réclamé hier qu’un détenu à la prison lui soit remis pour qu’elle fasse justice elle-même. Face au refus des gardes pénitentiaires, un affrontement a eu lieu, 6 personnes ont été blessées.
Des coups de feu ont brisé le calme de la commune d’Ambanja hier. En effet, des tirs ont retenti du côté de la prison. Une population en furie s’était ruée vers la prison, réclamant à ce qu’un détenu lui soit remis pour une justice populaire. Face au refus des forces de l’ordre, un affrontement a eu lieu, chacun ne voulant pas lâcher du lest. Résultat, 6 personnes ont été blessées. Le député d’Ambanja condamne l’usage des armes contre la population civile. Il explique que d’autres solutions alternatives existent pour résoudre ce problème.
Nous condamnons et dénonçons le fait que les forces de l’ordre ont ouvert le feu sur la population. Nous pensons que les dirigeants n’ont pas réussi à négocier, à trouver une entente entre les acteurs concernés. Ce ne sont pas de vrais dirigeants. A Ambanja, si les dirigeants ont vu que la situation leur échappait, ils ont été dépassés par les évènements, ils n’ont pas su négocier, même les forces de l’ordre n’ont pas su négocier avec la population. Ce genre de situation devrait interpeller les forces de l’ordre qui ont ouvert le feu sur des étudiants. Nous réitérons qu’il faut toujours respecter la loi, explique Mahamodo Solaimana, député MMM d’ Ambanja.
Face à cette situation qui a pris une ampleur inquiétante, le député lance un appel au calme à l’endroit de tous les acteurs. Il ajoute que les forces de l’ordre doivent bien juger à quel moment ils doivent et peuvent utiliser leurs armes afin d’éviter des dérapages et excès.
L’évolution de cette affaire de justice populaire à Ambanja est à suivre de près. En général, les revendications de justice populaire se multiplient dans la Grande Ile, au mépris des forces de l’ordre et de la justice. Il s’agit d’une preuve irréfutable du manque de confiance réciproque entre les forces de l’ordre, la justice, les dirigeants et la population. Preuve également de l’existence d’un ressentiment profond au sein de la population, las de la dureté de la vie.