CENIT-CENI

Le nerf de la guerre entre les mains de la ministre des affaires étrangères

0
Le nerf de la guerre entre les mains de la ministre des affaires étrangères

Presque deux milliards de Fmg. C’est ce qu’a décaissé l’actuelle ministre des affaires étrangères Béatrice Attalah d’une banque privée. Cette somme a été décaissée non pour le département ministériel qu’elle dirige mais pour la CENI-T ou commission électorale nationale indépendante de la transition. Dans quel but ? Personne ne connait la destination finale de ces fonds. Et quand on demande de plus amples informations, aucun responsable n’est à même de les fournir. La ministre des affaires étrangères dirige-elle la CENI-T malgré sa démission ? Le président de cette entité, Ndriana Mamy Ralaiariliva est-il tout simplement une marionnette à la solde de l’exécutif ?

Différentes questions surgissent lorsqu’on évoque cette sordide affaire de décaissement des fonds au profit de la CENI-T. Le pot au rose a été découvert récemment.  Béatrice Attalah continue à détenir  les finances de la CENI-T. Et qui détient les clés des finances détient les clés du pouvoir, du pouvoir de décision. Or, elle n’est plus présidente de la CENI-T mais ministre des affaires étrangères.  Paradoxalement, elle dicterait pourtant les directives émanant du pouvoir central à l’endroit de l’institution en charge des élections.

Que dire donc de la crédibilité des élections communales organisées par la CENI-T sous l’égide de Ndriana Mamy Ralaiariliva alors que c’est Béatrice Attalah qui ouvre ou ferme la vanne des fonds utilisés ? Cette institution ne manque pourtant pas de mettre en avant  son indépendance tant en matière de prise de décision qu’en matière de financement grâce au projet PACEM, projet d’appui au cycle électoral à Madagascar. Actuellement, après que cette affaire ait été mise à jour, les responsables de la CENI-T pourront-ils toujours affirmer l’indépendance de cette structure ?

Face à cette situation, on ne peut pas ne pas évoquer la responsabilité des membres de la communauté internationale. Etaient-ils au courant de cette manipulation ? Si oui, depuis quand et pourquoi  n’ont-ils  pas levé le petit doigt pour dénoncer ce non-respect des règles de comptabilité publique ?  Car, si on attend le bon vouloir des dirigeants pour jouer la transparence, l’attente risque d’être longue. La communauté internationale a-t-elle effectué un contrôle des mouvements financiers du PACEM sous l’égide de l’ancienne présidente de la CENIT et de la coordinatrice résidente du PNUD à Madagascar ?