Echecs

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Quoi que les dirigeants disent, peu importent les arguments fallacieux qu’ils avancent, l’organisation du Sommet du Comesa à Antananarivo a été un échec cuisant. La preuve, 2 Chefs d’Etats seulement sont venus pour sauver la face au régime Rajaonarimampianina. Le premier est le Président du Zimbabwe, Robert Mugabe. Ce qui n’étonne pas les observateurs de la vie politique. En effet, son mode de gouvernance des ressources minières s’apparente beaucoup à celui du Président Hery Rajaonarimampianina, avec en exemple concret le bradage des richesses aux exploitants chinois qui agissent en dépit des lois en vigueur. Le Président de la Zambie, Edgard Lungu, a sauvé les meubles par sa présence. Ce sommet démontre donc les limites de la diplomatie malgache, à savoir le ministère des affaires étrangères et la branche relations internationales auprès de la Présidence de la République. Ils n’ont pas pu, et non pas su faire preuve de « diplomatie », pour inciter et convaincre les autres Chefs d’Etats africains à faire le déplacement dans la Grande Ile, qui ne se trouve qu’à quelques vols d’oiseau. Même scénarios pour les Chefs d’Etat se trouvant dans l’Océan Indien, déjà membres de la Commission de l’Océan Indien, comme l’Union des Comores, les Seychelles, Maurice. Ces îles si voisines  ont, elles aussi, préféré envoyé des « seconds couteaux ». En somme, les dirigeants ont encore du chemin à faire en matière de diplomatie qui se joue plus lors des échanges informels et des discussions de couloirs que dans les salons feutrés où les deux parties discutent des virgules et des points.

Les quelques semaines restantes suffiront-elles aux dirigeants pour tirer des leçons  en matière de diplomatie, à la veille du Sommet de la Francophonie ? D’après les professionnels de ce métier, la diplomatie est tout un art, que l’on maîtrise ou qu’on ne maîtrise pas. Il n’y a pas de demi-mesure. En diplomatie, il faut savoir, je cite : « manier des lignes et des couleurs » comme l’a affirmé l’artiste Raoul Dufy car  « la vraie difficulté c’est justement d’accorder tout cela ».

En tout cas, l’organisation de divers sommet n’est qu’un écran de fumée, affirment les observateurs de la vie politique. Un arbre qui cache une forêt d’instabilité politique, de mort programmée de nombreuses sociétés d’Etat comme  Kraoma, Air Madagascar, Jirama, et de bradage des ressources naturelles aux Chinois. Autre exemple :  la destitution du président du Sénat demandée par les sénateurs HVM. Cette guerre interne a puisé sa source dans la tentative  de l’actuel Président du Sénat d’augmenter ses fonds spéciaux de 20 millions d’Ariary à plus de 1 milliard Ariary pour l’année 2017. Déjà la dotation ou l’attribution de fonds spéciaux est une pratique contraire aux règles de bonne pratique en matière de finances publiques. Son augmentation exponentielle par un chef d’institution à la fois juriste de renom est ahurissante. Quand il s’agit de sommes faramineuses, éthique, déontologie et intérêt général sont en berne. Dans tous les cas, cette seconde session ordinaire du Parlement ne sera pas de tout repos. Le président de la chambre haute est menacé de destitution tandis qu’une autre motion de destitution à l’endroit du chef de l’Etat circule dans les travées des couloirs de l’Assemblée Nationale. Le semblant de majorité du parti au pouvoir sera, une fois de plus, mis à dure épreuve. Les « mallettes » suffiront-elles à garder les élus et les nommés dans les rangs ? Ou bien seront-elles doublées de menaces pour parvenir aux résultats escomptés?