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Le pouvoir échappe insidieusement des mains des dirigeants. La raison, ils commencent à en abuser. Ils butent déjà contre un mur et doivent dorénavant faire leur choix : sortir par la fenêtre avec le peu d’honneur qu’il leur reste ou s’échapper par la lucarne par la force  des choses dues à une situation qu’ils ont eux-mêmes créée.

Les dirigeants abusent du pouvoir qui leur est confié. C’est ce que constatent, c’est ce que ressentent les citoyens en regardant l’évolution de la situation politique actuelle. Et ce même s’ils ne voient que la face immergée de l’iceberg, la seule partie que les dirigeants veulent bien que les citoyen voient. Les exemples du genre fusent : la dilapidation de la société d’Etat Air Madagascar, les appels d’offres douteux de la Jirama, la protection d’une poignée de personnalités politiques mouillées dans divers trafics ou détournements de deniers publics, la protection d’investisseurs miniers étrangers ne respectant pas la législation en vigueur ou les coutumes locales.

Outre les abus de pouvoir, la corruption ne cesse de gagner du terrain. A partir des hautes sphères étatiques, ce fléau gangrène tous les secteurs d’activités. Peu de travail se réalise sans qu’il y ait corruption. Malgré les sonnettes d’alarmes tirées par les bailleurs de fonds, les dirigeants ne sont pas enclins à faire bouger quoi que ce soit alors que le BIANCO ou bureau indépendant de lutte contre la corruption est rattaché à la Présidence. Le Premier ministre est même allé jusqu’à rejeter la faute de la corruption aux crises qui se sont succédé dans le pays. Il est indéniable qu’une situation de crise soit propice à la corruption. Mais vu qu’ils se gargarisent d’être élus démocratiquement après le retour à l’ordre constitutionnel, ils ne peuvent plus avancer cette parade.

Le Premier ministre ainsi que le Président de la République sont responsables de la situation actuelle. Toutes les structures administratives qui font couler beaucoup d’encre sont sous leur mainmise directe. Le Président de la République est le chef suprême des forces armées alors que l’insécurité est devenue le principe, la sécurité est l’exception. Il est également le président du CSM ou conseil supérieur de la magistrature alors que la corruption gangrène la justice. Le Bianco et l’inspection générale de l’Etat sont rattachés à la Présidence tandis qu’il n’y a rien de concret en matière de lutte contre la corruption. Les ministères en charge des mines, de l’énergie et de l’aménagement du territoire sont rattachés à la Présidence alors que les litiges fonciers et les exploitations illicites n’apportent que l’instabilité sociale.

Ils ne peuvent pas affirmer gratuitement que les crises qui se sont succédé dans le pays sont les causes de la situation actuelle. Et que rien de concret n’est constaté. Qu’on le veuille ou non, Madagascar est toujours en crise. L’on se demande s’il n’y a pas une frange d’hommes de mains qui entretiennent cette situation de crise pour que les tenants du pouvoir puissent abuser, encore et encore, du pouvoir qui leur est prêté. Puisqu’on est en crise, ils peuvent se permettre de détourner des subventions exceptionnelles des communes, monter des opérations financières et immobilières douteuses en plein centre de la cité. Affaire à suivre…

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