Espoir

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Les fêtes sont là avec leurs lots d’attente, de rêves, de présents et de promesses. Le rêve du commun des Malgaches n’est ni plus ni moins que de pouvoir profiter de ces fêtes comme tout le monde. Plus de jouets et de nourritures pour les enfants, moins de tracas au quotidien pour les prochains jours. Des attentes, somme toute, simples mais qui ne trouvent pas d’écho du côté de l’Etat…

A l’unisson avec le reste du monde, la population malgache a fêté Noël et se prépare  à accueillir le nouvel an. Comme chaque année, malgré les galères permanentes du quotidien, chaque ménage nourrit quelque attente pour les fêtes. Leurs attentes n’ont rien d’ostentatoire. Pour les 92% de Malgaches vivant en dessous du seuil de la pauvreté, cela veut dire un peu plus de nourriture décente durant les fêtes, des vêtements  et des jouets pour les enfants, moins d’inflation, moins de stress pour le lendemain. Moins de soucis et plus de joie, rien que deux ou trois jours.

Le nouvel an en particulier lui, rime avec espoir et promesses. Parmi les fameuses résolutions de l’année, les vœux pieux que l’on formule, figure aussi l’espoir. A l’échelle du pays on espère moins de corruption, plus de transparence, plus de liberté d’expression, plus d’équité dans le partage des richesses. On espère en tout cas que les dirigeants se retournent sur l’année qui est sur le point de s’achever, qu’ils prennent conscience de la misère de la population et qu’ils fassent le geste de corriger cette erreur pour le reste de leur mandat. Apres tout, ce sont les fêtes… tous les espoirs sont permis.

On espère bien entendu, tout en restant réalistes. Dans les faits et malgré leurs attentes contraires, nombre de foyers malgaches sont plus que jamais dans un état de dénuement  total. Les parents sont plus que jamais anxieux de ne pas pouvoir offrir le minimum à leurs enfants pour les fêtes, plus dans le désarroi en constatant qu’ils ont encore moins cette année comparé à l’année dernière. Et comme si cela ne suffisait pas, les responsables au sein de la Jirama ont annoncé récemment que faute de quantité suffisante de pluie, le délestage s’invitera certainement pendant les fêtes. Le délestage qui a pu être suspendu pendant la semaine du sommet de la francophonie, mais qui ne pourra pas l’être durant les deux jours de festivités. Comme pour dire que quelques heures sans délestage est un trop grand luxe que les Malgaches ne méritent pas. Tout ce que ce pays a de beau à offrir est vendu en gros aux étrangers, la population elle n’a droit qu’a l’insécurité, à l’obscurité et à l’agonie en ce qui concerne  nos compatriotes qui périssent de la famine dans le sud.

Malgré ce tableau bien sombre, le nouvel an est toujours porteur d’espoir, l’espoir d’un meilleur lendemain que l’on souhaite à tous les Malgaches en cette dernière semaine de l’année 2016.