Gouvernement de combat ?

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Le gouvernement Mahafaly fait actuellement figure d’un véritable gouvernement de combat. Il est en guerre contre toutes les professions qui osent dénoncer les dérives du régime. Le ministère de la communication est en guerre contre les journalistes. Le gouvernement tout entier est en guerre contre le syndicat des magistrats de Madagascar. La mise en place de l’opposition officielle à l’assemblée nationale est ignorée. Ce gouvernement mène un combat sur tous ces fronts pour mieux contrôler les prochaines élections et pour protéger des intérêts personnels.

Ce gouvernement est-il donc le gouvernement de combat dont il se prévalait être lors de la nomination du Premier ministre Olivier Mahafaly ? Il est en guerre contre qui ? contre quoi ? Force est de constater que jusqu’à maintenant, il ne se bat ni contre la corruption, ni contre la pauvreté, ni contre l’insécurité et encore moins contre cette minorité qui contrôle l’économie de Madagascar.

Par contre, le ministère de la communication est en guerre ouverte contre les journalistes. Cette semaine, ce ministère a envoyé un avertissement aux journalistes pour que ces derniers respectent l’éthique et la déontologie censées régir leur profession. L’avertissement a été clair : les responsables étatiques prendront les mesures qui s’imposent à l’endroit des contrevenants.

Le ministère de la communication n’est pas le seul à déclarer la guerre contre ceux qui font leur travail en toute âme et conscience comme les journalistes qui s’efforcent de mener des investigations pour faire connaître les réalités du pays. Le gouvernement est aussi en guerre contre les magistrats. Lors du denier conseil de gouvernement, le Premier ministre, chef du gouvernement a ordonné aux ministres de prendre des mesures à l’encontre de ceux qu’ils considèrent comme des déstabilisateurs, quelle que soit la profession qu’ils exercent et de porter plainte contre les magistrats qui outrepasseraient certaines limites. Cette décision a été interprétée par le Syndicat des Magistrats comme une véritable provocation à laquelle il n’a pas tardé à répondre.

Par ailleurs, les dirigeants n’osent toujours pas mettre en place une opposition officielle à l’Assemblée nationale. Ils s’attardent plus volontiers à revoir les modalités fixant les salaires, accessoires, indemnités et avantages en nature du Président de l’Assemblée Nationale, des membres du Bureau permanent et des Députés de Madagascar. Des avantages faramineux. Quid de la population qui croupit dans la misère ? Pour le moment, on ne voit rien venir…