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Pourquoi veut-on évincer Imbiki Anaclet ?

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Les dirigeants veulent évincer Imbiki Anaclet en tant que membre du HCDDED. Obtenir la majorité des voix au sein de cet organe constitutionnel en est le principal objectif.

Le retard excessivement anormal de la mise en place du HCDDED, organe prévu par l’article 43 de la Constitution pour la défense de la démocratie, l’Etat de droit ainsi que le respect de la bonne gouvernance et le contrôle des droits de l’homme ne cesse de défrayer la chronique et alimenter les conversations politiques et diplomatiques.

De source auprès du Conseil d’Etat à Anosy, cette haute juridiction aurait été saisie par le Premier Ministre il y a déjà deux semaines environ, sur ordre d’une lettre du Secrétaire Général de la Présidence de la République, pour donner son avis tendant à l’annulation de l’élection d’Anaclet IMBIKI le 27 janvier 2017 par la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (CNIDH), pour être membre du HCDDED. Ce candidat présenté par l’association MAMIMAD œuvrant pour la promotion et la protection des droits de l’homme a été élu avec une majorité écrasante de 8 voix sur 9 électeurs, suivi par  Huguette RAMAMONJISOA, épouse du Directeur des Affaires Juridiques à la Présidence de la République qui a obtenu 1 voix, tandis que trois autres candidats malheureux ont eu respectivement 00 voix chacun. Juridiquement, selon l’article 5 de la loi n°2015-001 du 12 février 2015 instituant le HCDDED, au vu des PV d’élection de tous les membres des 08 autres entités, le Président de la République prend un « décret de constatation des élections », comme dans beaucoup d’autres cas prévus par la Constitution ou d’autres lois.

L’avis dans lequel la Présidence de la République veut annuler l’élection d’Imbiki Anaclet  serait fondé sur le fait que M. IMBIKI Anaclet étant membre de la CNIDH, sa candidature ne serait pas recevable, car argumenterait la lettre de demande d’avis, si tous les membres de cet organe avaient candidaté, qui en seraient les électeurs ?

C’est un motif purement fallacieux et infondé, selon des juristes consultés. Pourquoi alors la Présidence de la République et le Premier Ministre ne s’attaquent qu’à la personnalité élue par la CNIDH, IMBIKI Anaclet ? Le pouvoir veut-il s’assurer à tout prix et coûte que coûte, que la majorité des membres du HCDDED, c’est-à-dire 5 sur 9 soit acquise au Président de la République. Ainsi, si M. IMBIKI Anaclet, jugé trop indépendant, est évincé et remplacé par Huguette Ramamonjisoa  qui a eu 1 voix sur 9, le camp présidentiel sera fort de 05 membres assurés au sein du HCDDED, puisque les autres membres lui sont déjà acquis : M. Le Noble (de la Primature) élu par le Sénat,  Fulgence RABETAFIKA (membre du HVM ?) élu par l’Assemblée Nationale, Annick Irenée TSIAZONAGOLY (épouse du Ministre HVM des PTT Nepatraiky RAKOTOMAMONJY) élue par la HCC.

Cette bataille pour la maîtrise de la majorité au sein du HCDDED inquiète en tout cas les observateurs de la vie politique malgache, dans la mesure où on viole déjà la loi pour placer en son sein des personnalités uniquement acquises au régime, à l’instar de ce qui se passe à la HCC, à la CENI… Veut-on effectivement un HCDDED défenseur de la démocratie et de l’Etat de droit en commençant déjà avant même qu’il ne soit mise en place, par bafouer la loi et le vote de la majorité des membres de la CNIDH ? Pour les élections de 2018, bonjour les dégâts !