Incompétence et gabegie tous azimuts

Le SEFAFI fustige le régime

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Le SEFAFI fustige le régime

Le pouvoir, au service de qui ? s’interroge le Sefafi dans le dernier communiqué qu’il vient de sortir. Cet observatoire de la vie publique continue de dénoncer et ce, depuis 15 ans, les dysfonctionnements et les aberrations de la gouvernance du pays alors que les conditions de vie dans la Grande Île ne cessent de se dégrader.

 Les conditions de vie dans la Grande Île ne cessent de se dégrader, souligne l’observatoire de la vie publique dans son dernier communiqué. Ainsi, victime impuissante, la population n’a d’autre solution que de se révolter périodiquement contre une classe politique qui la paupérise et qui la méprise, sans jamais se remettre en question elle-même. La faute à qui ? Aux dirigeants qui s’évertuent à ignorer les conseils et les mises en garde de la société civile.

Le Sefafi continue en outre à dénoncer dans ce communiqué  les dysfonctionnements et les aberrations de la gouvernance du pays. Il est par exemple absurde selon lui de voir un président de la République inaugurer une école primaire tout comme entendre des députés réclamer des 4×4 et d’indemnités faramineuses pour légiférer. Sur ce point, justement, le Sefafi dénonce que seuls 18 députés (sur 151) aient voté la loi scélérate sur la communication qui, malgré ses entorses flagrantes aux libertés fondamentales, a passé avec succès le contrôle constitutionnel et est sur le point d’être promulguée par le Président de la République.  Il n’a pas manqué de soulever l’adoption en moins d’une journée et à l’unanimité, de la loi des finances, alors qu’il y faut des semaines et des mois de débats techniques dans les vraies démocraties.  Enfin, le bon fonctionnement d’une société a besoin d’une instance qui juge les litiges opposant les citoyens entre eux, et les citoyens à leurs dirigeants. C’est le rôle du pouvoir judiciaire, dont la crédibilité exige qu’il soit impartial et donc indépendant des pouvoirs exécutif et législatif. Le juge est censé dire le droit et décider en conformité avec la loi, en conscience, refusant toute interférence politique et toute incitation financière ou autre. Mais cet objectif est trop souvent bafoué, et publiquement, par les magistrats eux-mêmes, souligne le Sefafi qui constate alors qu’aucun des trois pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire n’est à la hauteur de sa tâche.

Parallèlement, le Sefafi n’a pas manqué de critiquer l’inertie des Responsables étatiques face à l’insécurité galopante dans les villes comme dans les campagnes, la minimisation du kere dans le sud et le déni de réalité en se référant à la récente déclaration du Chef de l’Etat concernant la pauvreté à Madagascar mais surtout la non-concrétisation des promesses électorales comme la fin du délestage en trois mois ou encore la réfection de la route Ambilobe-Vohémar. Un élu qui ne respecte pas ses promesses se dé-légitimise lui-même, et fragilise son pouvoir, précise le Sefafi. Ce dernier remarque également que l’impunité est garantie aux tenants du pouvoir et à leur entourage, à tous les niveaux.  En effet, aucun dirigeant n’a jamais été condamné pour détournement de fonds publics, pour abus de pouvoir, pour trafic de bois précieux, pour accaparement illicite de terres ou pour contrat minier clandestin ou encore pour violation de la constitution. Pour soigner tous ces maux et étant donné la gravité de la situation, la solution n’est plus aux paroles, elle est aux actes, conseille le Sefafi. Le moment est arrivé de faire le point sur la première moitié du mandat présidentiel, qui est aussi le premier mandat de la IVe République. En attendant, il est urgent de mettre en place la Haute cour de justice, le Tribunal en charge de bois précieux, et un tribunal anti-corruption impartial, et surtout, de commencer par sanctionner les corrompus les plus notoires.