La valeur du serment

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Deux nouveaux présidents de la Cour suprême ont prêté serment lundi 21 mars à Anosy. Cette cérémonie haute en couleurs marque la prise de fonction officielle de ces deux magistrats. Mais au-delà de cette prise de fonction officielle, la prestation de serment revêt une importance particulière.   Le président de la République par exemple jure de  protéger et de défendre la Constitution de Madagascar lors d’une cérémonie grandiose devant tout le peuple avec force témoins. Le dictionnaire Larousse  définit la prestation de serment comme  « l ’Engagement de bien remplir les devoirs de sa fonction ». Wikipedia  définit    le serment d’Hippocrate comme le serment traditionnellement prêté par les médecins et constitue le texte fondateur de la déontologie médicale.

Quand on évoque une prestation de serment, on lui associe généralement des vertus d’éthique sociale censées devoir imprégner celui qui s’assermente. On attend de ce dernier qu’il  travaille dans la droiture, dans l’intérêt de ceux qu’il sert…L’acte en lui-même contient toute une morale et engage son auteur à vouloir le bien et à faire le bien. L’acte est solennel. Généralement, le public doit en sortir ébloui et plein d’espoirs. Celui qui a prêté serment fait alors l’objet de déférence, de respect… On le prend  pour un Saint, on lui donne  le Bon Dieu sans confession.

A l’heure actuelle, la perception du public des cérémonies de prestation de serment semble avoir changé…On ne semble retenir que le faste et l’apparat des cérémonies de prestation de serment, le serment ne résonnant plus que comme du gros baratin, comme un gros vase vide et sonore aux oreilles du public comme « s’il n’y croyait plus », comme si pour lui, cette partie de la cérémonie n’était que pur folklore et n’avait plus aucune signification. En d’autres termes, le serment n’a plus de valeur. Face à cette situation, doit-on encore maintenir une telle pratique ? Non, si on se place côté l’opinion publique  qui considère qu’elle  n’a plus aucune raison d’être…Oui, si quelque part, elle peut encore servir de balise et d’objecteur de conscience chez ceux qui prêtent serment…A eux donc de convaincre de son bienfondé…