Les réponses Eparses du Président

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Ne pouvant plus esquiver la patate chaude, le Président de la République a enfin consenti à y faire face et à s’expliquer. La patate chaude n’est autre que l’affaire des îles éparses qui ont été remises au goût du jour par l’ambassadeur de la France à Madagascar Véronique Vouland. Les explications du Président de la République ont été attendues dès sa descente d’avion lors de son dernier voyage mais il a bien posé un lapin au parterre de journalistes qui l’attendaient de pied ferme. Du côté du Premier ministre, n’en parlons même pas, le ton menaçant habituel a fait place à un ton mielleux qui n’était pas sans éveiller la suspicion de nos suspicieux journalistes.

Mais voilà, la fin de la semaine dernière, le Président, dans le cadre d’un petit déjeuner de presse, était enfin prêt à affronter les journalistes et leurs épineuses questions. Oui, le joker était enfin prêt à être sorti et franchement on s’attendait à mieux. Le Président de la République n’a ni infirmé ni confirmé les propos de l’ambassadeur. Il s’est juste éparpillé entre les excuses habituelles ainsi que des explications sans queue ni tête. Ce qu’on pouvait retenir au final c’est que des pourparlers seraient actuellement en cours avec le gouvernement français. Des pourparlers dans quel sens ? Personne ne sait. Si on se tient à la déclaration des Nations Unies qui ont redonné la propriété de ces îles à Madagascar en effet, la messe est dite, les îles sont à nous il n’y a plus de négociations à faire, il ne nous reste plus qu’à entrer effectivement en possession de ces dernières. C’est ce que le Président de la République peine à faire, d’où la suspicion de la population et sa frustration.

Qu’on le veuille ou non en effet, l’image que le régime envoie à la population et au reste du monde est celle d’un gouvernement impuissant, incapable de revendiquer quelque chose qui lui appartient déjà ou celle d’un gouvernement corrompu qui a déjà cédé en douce la propriété de ces îles, permettant à la France d’affirmer publiquement la propriété de ces îles malgré la déclaration contraire des Nations Unies. Le Président et son gouvernement ont ainsi le choix entre ces deux photos. Dans tous les cas, aucune d’elle n’est à son avantage et dans l’une ou dans l’autre cas, ils auront à répondre de leurs fourberies ou de leur impuissance tôt ou tard.