Un auteur célèbre, dont je tairais volontiers le nom puisque vous le connaissez tous, a dit qu’il n’y a que deux choses qui sont infinies : l’univers et la folie humaine. Pour parler en connaissance de cause du premier point, l’univers, il faut être expert en la matière. Par contre, tout le monde peut philosopher là-dessus en discutant d’exo-planètes ou bien en répondant à la question sommes nous les seuls êtres vivant dans l’univers ? On peut passer toute une journée ou une semaine à débattre de ce sujet.
Le deuxième point de son côté ne nécessite pas une connaissance poussée. On a tous fait des études approfondies à l’école qu’est la vie pour savoir ce qu’est la folie humaine. Coups d’Etat, meurtres, corruptions, viols, arnaques, incestes, trafics d’influences, incendies, exécutions sommaires, vols, tortures, fraudes électorales, assassinats, favoritismes, non assistance à personnes en danger, népotisme, empoisonnement. Eh oui, Einstein avait raison de dire que la folie humaine n’avait pas de limite. Depuis plusieurs siècles, l’homme s’évertue à répéter le même cycle de violence qui conduit certainement à la destruction de la planète, à la disparition de l’espèce humaine même d’après de nombreux chercheurs. Lentement mais sûrement. Changement climatique aidant.
Sur le plan politique régional, les coups d’Etat et les changements de Constitution pour pouvoir se présenter pour un troisième mandat en Afrique reflètent bien cette folie humaine. De nombreux pays en ont fait l’expérience mais elle se solde toujours par morts d’hommes et la régression économique, sociale et culturelle. Les Présidents en exercice se disent peut être qu’ils sont plus malins et plus forts, économiquement et financièrement parlant, que les autres et qu’ils vont réussir là les autres ont échoué. Ils font vraiment fi de l’adage qui dit que le dirigeant est roi jusqu’à ce que le peuple décide. Plus encore, quelle que soit la situation, il y a toujours plus fort que soit, en témoigne l’exil sud africain de Marc Ravalomanana en 2009.
A Madagascar, les dernières élections qui ont eu lieu constituent la preuve irréfutable que la folie humaine n’a pas de limites. Les dernières élections jumelées, présidentielle et législatives, ne reflètent en rien le choix des électeurs qui a été détourné. Non seulement ceux qui étaient au pouvoir et ceux qui ont organisé les consultations populaires se félicitaient que ces élections étaient démocratiques, la communauté internationale avait emboité leurs pas. Puisqu’il s’agissait d’une élection de sortie de crise, mieux vaut ne pas remettre en cause le « verdict des urnes » pour ne pas pousser le pays dans une spirale de violences postélectorales. En somme, se contenter de merle. Pareille situation pour le Pacte ou Mémorandum de stabilité et les élections communales. Tout le monde sait qu’ils n’apporteront pas la stabilité tant criée mais tout le monde laisse passer. Et ce pour les quatre prochaines années.