Membres de la CENI

La pomme de discorde

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La composition des membres de la nouvelle cour électorale nationale indépendante divisera les députés lors des débats. La bataille sera rude entre les deux camps en vue de l’adoption du projet de loi.

Les lois des finances initiales ou rectificatives, les lois de règlements, les ratifications des conventions internationales, bref les lois ou conventions à caractère technique, passent comme une lettre à la poste au sein de l’Assemblée Nationale. Mais pour ce qui est des lois à caractère politique comme le cas actuellement du projet de loi sur la CENI, le débat est houleux.

Le point d’achoppement dans ce projet de loi a trait à la composition des membres. Ceux-ci proviennent des institutions où l’exécutif a une mainmise assurée comme le Sénat, la HCC, la Présidence, la Cour Suprême. Déjà, avec ces quatre représentants, le Président de la République est assuré d’avoir quatre voix, reste plus qu’à « persuader » un dernier pour avoir la majorité.

Les députés de l’ARMADA vont peser de tout leur poids pour que des modifications et amendements importants soient apportés à ce projet de loi qui foule aux pieds le principe de l’indépendance de la CENI. Pour rappel, ceux-ci ont déjà avancé une proposition de loi qui suggère que les membres de la cour électorale soient tous issus des organisations de la société civile dans le but de préserver l’indépendance de la structure en charge des élections.

Après la conférence des présidents d’hier, les travaux de commission sur ce projet de loi commencent. Les joutes entre les députés, amis ou ennemis ou faux-amis ou faux-ennemis, seront rudes. Chaque camp va tenter de peser sur la balance par les moyens à sa disposition : des idées pour les uns, des mallettes pour les autres. Tout n’est que question de persuasion.

Quoi qu’il en soit, le temps n’est pas du côté des députés. Vu que la date des sénatoriales a déjà été avancée, ce projet de loi doit être voté dans les plus brefs délais. D’ailleurs, le président de l’Assemblée Nationale Jean Max Rakotomamonjy fait tout pour ce projet de loi soit adopté illico presto sans étude approfondie. En témoigne la manière expéditive du numéro Un de la chambre basse de la conférence des présidents d’hier.