Non-assistance à personne en danger

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A peine le grave accident qui a coûté la vie à un enfant de bas âge s’est- il un peu fait oublier de la pensée des gens qu’un autre accident tout aussi grave a eu lieu, coûtant la vie, cette fois, à trois personnes et faisant de nombreux blessés. Ce qui est habituel c’est de voir qu’après ce genre de catastrophe, on assiste à un sursaut de prise de conscience collective sur le danger qui guette finalement chacun d’entre nous. Mais ce qui est encore plus habituel c’est de voir ce sursaut retomber comme un soufflet quelques jours à peine après la survenue du drame.

Cette semaine, à l’issue de cet accident malheureux à Ambohimahitsy justement, les éléments des forces de l’ordre ont fait une déclaration à la presse portant sur un renforcement des lois et du contrôle sur les deux roues désormais. C’était même cocasse d’entendre un responsable de la police « s’excuser » de ce qui allait suivre, dans le sens où la loi va désormais s’abattre dans toute l’étendue de sa rigueur. Ce qui l’était moins, c’était de voir, pas plus tard qu’hier, une deux roues sur laquelle sont juchés deux adultes munis de casque avec un jeune enfant debout devant eux sans protection aucune. Ça déjà c’était une chose mais lorsque la deux roues en question et ses passagers passent sans s’inquiéter devant un policier qui réglait la circulation, on ne pouvait que regarder avec des yeux ahuris.  D’autant qu’on était en plein milieu du quartier des 67 ha.

Quoi que l’on puisse avancer comme excuse, rien ne justifiera jamais le fait de mettre en tel danger des enfants innocents qui n’ont rien demandé. L’idée dans laquelle se confortent les parents et qui consiste à penser que cela n’arrive qu’aux autres peut être l’origine d’amers regrets lorsque la fatalité frappe là où on ne l’attendait pas mais où elle a quand même été fortement sollicitée. Mais lorsque ce cas précis apparaît, n’est- il pas du devoir des forces de l’ordre, et à plus forte raison de toute la Société, de rappeler à ces adultes leurs devoirs ? Ne devons-nous tous pas prendre partie et nous sentir responsables du mineur que l’on met sciemment en danger ? En regardant faire ce genre de chose, nous nous rendons tous coupables de non-assistance à personne en danger, les éléments des forces de l’ordre plus que n’importe qui d’autre. Lorsque l’on se voit remettre l’autorité et le pouvoir de faire certaines choses, on assume pleinement la responsabilité qui vient avec.