Opération « Fahalemana »

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Un ultime hommage a été rendu au Capitaine Falihery, Commandant de la Brigade de Betroka hier. Ce fut l’occasion pour les forces de l’ordre d’annoncer un changement de stratégie dans le cadre de l’opération de sécurisation du Sud.

Tombé sur le champ de bataille. Il n’y a pas plus d’honneur pour un membre des forces de l’ordre que de rendre l’âme sur le champ de bataille, l’arme au poing tout en assumant sa mission : la protection des ses compatriotes et de leurs biens. Dans le cadre de l’opération Fahalemana dans le Sud, de nombreux soldats ont perdu la vie, dont le Capitaine Falihery, Commandant de la Brigade de la gendarmerie nationale du District de Betroka. Un dernier hommage lui a été rendu hier par les éléments des forces de l’ordre, toutes armes confondues. D’ailleurs, il a été élevé à titre posthume au grade de Chef d’escadron.

En marge de l’hommage à cet officier supérieur de la gendarmerie nationale, le Premier ministre Jean Ravelonarivo a affirmé un changement de stratégie dans le cadre de la poursuite et de l’efficacité de l’opération Fahalemana dans le Sud. Ceci étant, il s’est bien gardé de ne pas dévoiler ce changement soudain de stratégie car il s’agit d’une opération militaire. Il s’est justifié qu’il y a parmi les rangs des dahalo des ex-militaires qui connaissent également « l’art de la guerre ». Pour preuve, il a avancé l’organisation d’une embuscade bien ficelée de la part de ces bandits de grands chemins, voleurs de zébus. Mais d’autres hauts gradés avancent qu’ils vont essayer de comprendre le phénomène dahalo pour adapter leur stratégie en fonction de la situation. Plus encore, ils disent vouloir parlementer avec ces dahalo et essayer de les ramener à la raison.

Le décès du Capitaine Falihery constitue alors une occasion pour remettre sur le tapis des discussions sur les forces de l’ordre et les opérations de sécurisation. Tout le monde devient expert militaire et en stratégie. Les forces de l’ordre sur le terrain déplorent le manque de matériel pour combattre les dahalo. Mais ils occultent tous le manque de ressources humaines sur le terrain. Cette situation s’explique par la corruption et le favoritisme qui a lieu pendant le recrutement. Les élèves gendarmes ne sont pas recrutés par leurs compétences physique et psychologique mais sur la base du favoritisme. Etant fils ou filles de militaires hauts gradés, ces derniers se gardent bien d’envoyer leurs ouailles sur le front. Et peu importe la stratégie adoptée, dans la plupart des cas, le nombre l’emporte toujours.