Où est le chat ? Il n’est pas là !

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L’affaire de décaissement de près de 2 milliards de Fmg par Béatrice Attalah au profit de la CENI-T, commission électorale nationale indépendante de la transition, toujours en fonction continue à faire couler beaucoup d’encre. Aucun responsable étatique ne se donne la peine de jouer la carte de la transparence et d’expliquer de long en large les mouvements des capitaux au sein de cette institution sur le point de tourner sa page. Aucun responsable chargé du suivi et du contrôle du budget de cette institution ne se manifeste et rassure les citoyens que les fonds ont été utilisés à bon escient.

L’on se demande à présent quelles sont les entités chargées du suivi et du contrôle du budget de fonctionnement de la CENI-T et qui en sont les responsables ? N’y a-t-il pas un commissaire général du gouvernement au sein de cette structure en charge des élections prévues dans la feuille de route ? Les inspecteurs d’Etat n’ont-ils pas le droit de fourrer leur nez dans les finances de la CENI-T ? Les députés, avec l’aide de la Cour des Comptes, n’ont-ils pas le droit d’ouvrir une enquête sur l’utilisation du budget de la CENI-T ? Bref, existe-t-il un mécanisme quelconque qui permettra de contrôler les mouvements des capitaux depuis la création de cette institution ?

En somme, la population exige actuellement de la transparence sur l’utilisation du budget de la CENI-T. En principe, cette transparence n’est pas trop demandée étant donné qu’elle fait partie intégrante du mode de fonctionnement d’un Etat de droit tant prôné par les dirigeants. Normalement, le CSI, comité de sauvegarde de l’intégrité, et la Médiature de la République devraient renforcer les rangs de ceux qui exigent cette transparence au nom de l’intérêt supérieur de la nation et pour le renforcement de la démocratie dans la Grande Ile. Ils devraient être les premiers à réclamer la conduite d’un audit financier dans les plus brefs délais. Que nenni !

Personne ne lève le petit doigt dans cette affaire de peur que le couperet ne tombe. Elle attend donc le retour au pays de la ministre des affaires étrangères, auteure de ce décaissement des plus opaques. Mais l’on s’étonne également du silence des pays qui ont mis leur contribution financière dans le PACEM, projet d’appui au cycle électoral à Madagascar. Pourquoi ne réclament-ils pas plus de transparence sur l’utilisation des fonds qui ont permis d’organiser toutes les élections prévues dans la feuille de route ? Ne sont-ils pas curieux de savoir la destination finale de l’argent qu’ils ont injecté ? Dans le compte personnel de quelle personnalité l’argent a-t-il été transféré ? En tant que coordinatrice résidente du PNUD, Fatma Samoura aurait dû être la première à exiger cette transparence. Mais comme le dit l’adage, quand le chat est absent, les souris dansent !