Précipitation

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73 députés ont expédié en deux heures la semaine écoulée, l’adoption du projet de loi des finances rectificative 2017. Ce document de 600 pages leur est parvenu 12 heures avant la tenue de la réunion. Cette précipitation dans l’adoption sans amendement de la loi des finances rectificative reflète la mauvaise gouvernance des dirigeants et la gabegie qui règne concernant la gestion des deniers publics.

Comme une lettre à la poste,  la loi des finances rectificative 2017 a été adoptée sans amendement par 73 députés présents à l’Assemblée nationale. Cette précipitation s’explique par une augmentation de 782 milliards ariary de cette loi des finances rectificative dont une augmentation substantielle du budget de l’Assemblée nationale. Les députés ont donc privilégié leurs intérêts au détriment de ceux de leurs mandants qu’ils sont censés défendre. Même certains députés se prévalant de l’opposition n’ont pas hésité une seule fois à lever la main pour adopter sans amendement cette loi des finances rectificative présentée par le pouvoir en place. En fait, ce constat n’a rien de bien surprenant  vu que l’Assemblée nationale est considérée comme l’institution la moins stable du pays compte tenu de la corruption et de la quête d’intérêts personnels qui y prévalent.

Les 73 députés sont donc restés de marbre devant la diminution de 9 milliards ariary du budget du ministère de la défense nationale, du secrétaire d’Etat à la gendarmerie et du ministère de la sécurité publique qui doivent faire face à une situation d’insécurité grandissante dans le pays. Ces mêmes députés ne se sont pas inquiétés outre mesure de l’augmentation de 5 milliards ariary du budget imparti à la Présidence de la République et ne se sont pas posés la question de savoir à quoi pouvaient servir ces 5 milliards ariary de plus affectés à la Présidence.

La passivité des partenaires financiers de Madagascar et de la Communauté internationale face à la mauvaise gouvernance des dirigeants HVM et à la paupérisation continue de la population, suscite aussi des interrogations. Pourquoi cette passivité ? Pourquoi ce silence ?

Depuis quatre ans, la situation se répète à chaque fois que l’Assemblée nationale a pour ordre du jour, l’adoption de la loi des finances rectificative. Celle-ci est adoptée sans amendement alors que le parti HVM n’y a aucun député élu. Les jeux sont clairs !