Quid de la loi

0

L’affaire Claudine Razaimamonjy a mis à jour l’existence d’une corruption de haut niveau à Madagascar. Qu’en est-il de l’application de la loi ? Quelles sanctions sont prises contre ceux qui essaient de cacher à tout prix la vérité ? Autant de raisons qui justifient la mise en place d’une opposition officielle au niveau de l’Assemblée nationale

L’affaire Claudine Razaimamonjy tarde à trouver un dénouement. Depuis son retour à Madagascar, on n’en voit pas la suite. Une partie de cache-cache a été engagée. Néanmoins, des voix s’élèvent pour que cette affaire soit traitée jusqu’au bout. Le Syndicat des Magistrats de Madagascar et dernièrement l’Ordre des avocats se sont fait entendre. Force est de constater que tout le monde s’insurge contre l’impunité et exige l’application de l’Etat de droit.

Il est de plus en plus difficile de cacher les réalités du pays. Les suspicions de détournements de deniers publics foisonnent et semblent concerner plusieurs structures administratives notamment la Présidence de la République, la primature, le ministère de l’intérieur et de la décentralisation,  le ministère de la justice et autres. Mais qu’en est-il des investigations portant sur tous ces cas de suspicions ? Où est la transparence dans toutes ces affaires ? Plusieurs ministres sont impliqués dans l’affaire Claudine Razaimamonjy. Mais les observateurs de la vie nationale ont constaté que les responsables au lieu de les limoger, les ont plutôt confortés dans leurs fonctions. Une situation d’impunité récompensée qui est un mauvais exemple pour la population.

Face à cette situation, le syndicat des magistrats de Madagascar fait ce qu’il peut. Il fait toutefois l’objet d’un rappel à l’ordre du Conseil supérieur de la Magistrature. Dans un communiqué, ce Conseil rappelle aux magistrats qu’ils doivent rendre compte uniquement à leur hiérarchie et que tout manquement à cette règle est passible de sanctions. Ils ont par ailleurs un devoir de réserve qui dicte leur comportement. Pour rappel, le conseil supérieur de la magistrature est présidé par le Président de la République, le vice président de cette institution étant le ministre de la justice.

Si la corruption règne en maître dans le pays, les investigations ne doivent pas s’arrêter seulement à la personne de Claudine Razaimamonjy car la corruption implique aussi des complices. Pour toutes ces raisons qui entraînent le pays dans un gouffre profond, il est primordial de mettre en place une opposition officielle à l’Assemblée nationale. La déclaration du parti TIM de rejoindre les rangs de l’opposition montre l’importance de la décision du parti Antoko Malagasy Miara Miainga de s’être positionné dans l’opposition en octobre dernier. Il est plus que nécessaire d’appliquer la loi sur l’opposition pour que le véritable débat démocratique puisse s’installer dans l’hémicycle et permettre au pays de s’engager sur le chemin de la démocratie et du développement.