Le Général de division Gabin Ranaivoson n’est plus le deuxième adjoint au commandement de la gendarmerie nationale. Il a été limogé hier lors du premier conseil des ministres que le Président Hery Rajaonarimampianina a dirigé dès son retour au pays après son périple londonien.

Après son retour au pays, le Président de la République a pris une série de mesures et de décisions lors de son premier conseil des ministres, et ce toujours en l’absence du Premier ministre dont son cas n’a été évoqué à aucun moment. Le renforcement de la lutte contre la corruption face aux appuis budgétaires internationaux et une batterie de limogeage et de nomination figurent dans le communiqué du conseil des ministres. A titre d’exemple, Sylvia Pagès a été nommée directeur général du commerce extérieur auprès du ministère du commerce et de la concurrence.

Mais la vague de limogeages et de nominations au sein des bérets noirs attire l’attention, notamment le limogeage du second adjoint au commandement de la gendarmerie nationale, le Général de division Gabin Ranaivoson. Ce poste est désormais dirigé par le Général de brigade Rasolofo Lumène Fidèle. Pourquoi ce limogeage intervient-il à l’heure actuelle ?  Etait-ce une urgence à tel point que dès son retour au pays, le Président de la République et le secrétaire d’Etat chargé de la gendarmerie ont tous été pressés de le remplacer.

Ce limogeage soulève un questionnement eu égard à la récente affaire de huit tonnes de cristal dans laquelle il s’est impliqué personnellement. A titre de rappel, le samedi 8 novembre dernier, une femme, opérateur minier de Bongolava a transporté 8 tonnes de cristal vers la capitale. Pour pouvoir passer les différents contrôles routiers aux fins de transporter la cargaison vers une destination du choix de l’opérateur, le Général Gabin Ranaivoson a accompagné la marchandise. Il a même eu une altercation verbale avec des éléments des forces de l’ordre et du chef de région Bongolava.

Le désormais ex-deuxième adjoint au commandement de la gendarmerie nationale n’a donc pas fait long feu à son poste. En effet, il a été promu au grade de Général de division au mois de janvier de cette année alors qu’il était promu Général de brigade en 2012. Ce genre de situation soulève des questionnements sur les personnalités qui font de la résistance à l’endroit du régime. Ils ne font pas long feu à leur poste, ils sont vite remplacés par des individus plus dociles et plus conciliants. Les gêneurs n’ont pas leur place dans un régime qui a toujours le vent en poupe lorsqu’il s’agit d’intérêts particuliers. Tel était le cas par exemple du limogeage de l’ancien ministre de l’énergie, de l’ancien directeur général de la SEIMAD ou du directeur général de la SONAPAR.