S’en tirer à bon compte

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Tout le monde s’est fourvoyé en pensant que la mission de la CENI-T avait  pris fin avec les dernières élections communales pointées du doigt comme étant les pires  jamais  organisées à Madagascar. Ayant encore une balle dans son chargeur, elle va tirer une dernière fois en organisant les partielles des communales. Pour ce faire, cette institution ne chôme pas.

Elle a proposé une date des partielles, le vendredi 13 novembre prochain. Les électeurs d’une quinzaine de communes seront convoqués aux urnes pour ce nouveau rendez-vous. Les campagnes électorales débuteront le jeudi 29 octobre pour ne prendre fin que le jeudi 12 novembre 2015. Les futurs candidats disposent alors de 15 jours pour convaincre les électeurs de voter pour eux.

La structure qui va organiser ces partielles ne changera pas. Faute de CENI, il faut se contenter de CENI-T, celle la même qui est à l’origine de l’existence de ces partielles. Ces dernières n’auront pas lieu si la première avait fait son travail comme il se doit. De même, les tribunaux administratifs n’auraient pas eu à décider d’une nouvelle joute entre les candidats.

La CENI-T veut donc organiser dans les plus brefs délais ces partielles alors que le projet sur la CENI se trouve déjà entre les mains des députés pour discussion aux fins de vote. Elle veut redorer son blason auprès des électeurs de l’opinion publique une dernière fois avant la fin de l’année. Plus encore, elle a bien calculé son coup car les partielles auront lieu juste avant les sénatoriales du 29 décembre.

Plus la dissolution de la CENI-T avance, plus les citoyens espèrent, du moins rêvent debout, qu’un audit aura lieu sur cette structure depuis sa création. Les audits sont en effet devenus une pratique courante dans un pays dit « démocratique » et « respectueux de l’Etat de droit ». Il s’agit également d’un passage obligé pour tout nouveau responsable avant toute prise de fonction.

Mais dans le pays plus démocratique que les Etats Unis, plus catholique que le pape, qu’est Madagascar, rien ne semble suivre la logique. Tout le monde s’attend à ce que le très très démocrate Président recommande un audit sur cette structure. Et tout le monde pourra toujours « attendre Paul » sur le bas côté de la route comme le dit le dicton populaire.

Au vu des pratiques politiques ces dernières décennies, il n’y aura ni enquête, ni audit auprès d’une quelconque structure étatique. Quand rien ne va, les «  responsables » sont les premiers à quitter le navire.  La CENI-T et ses membres s’en tireront à bon compte. Ce ne sera pas la dernière fois tout comme ce n’est pas la première fois.

Qui sait, peut être les anciens membres seront récompensés d’une promotion, d’une place au sein du futur gouvernement, du Sénat, du nouveau conseil du fampihavanana ou du futur haut conseil pour la défense de la démocratie et de l’Etat de droit. Tout est possible. Béatrice Attalah est  bien l’actuel  ministre des affaires étrangères après avoir organisé les législatives et la présidentielle qui ont fait couler beaucoup d’encre ?  Ndriana Mamy Ralaiariliva, futur ministre ou futur ambassadeur, ce ne serait pas une vue de l’esprit.