Souveraineté nationale

0

Les situations particulières que vivent actuellement le Brésil où la Présidente a été destituée et le Gabon qui s’embrase suite aux résultats des élections présidentielles, nous interpellent au plus haut point.

Nous  ne sommes pas là pour juger ou rejuger cette affaire qui ne nous concerne pas. Nous voulons tout juste rappeler qu’il s’agit d’une affaire interne qui ne relève que de la compétence des acteurs politiques brésiliens. Aucun étranger, aucun pays étranger n’a le droit de s’y immiscer. Souveraineté nationale du pays oblige ! Les Brésiliens et eux seuls sont les mieux placés pour  trouver la solution idoine aux difficultés que le pays et sa population traversent.

Par ailleurs, une crise post électorale est en train de mettre à feu et à sang le Gabon suite à une  contestation des résultats des élections, du camp de la partie adverse Jean Ping. La situation rappelle celle vécue par Madagascar au lendemain de la présidentielle de 2001 où les résultats fortement contestés avaient entraîné une crise profonde dans le pays, une crise  dans laquelle- ironie de l’Histoire- Jean Ping avait joué le rôle de médiateur.

Ces deux situations politiques qui se déroulent à des milliers de kilomètres de la Grande Ile  rappellent que Madagascar est toujours embourbée dans une crise sans fin en raison de l’instabilité politique qui y prévaut. Mais si l’on fait un petit retour en arrière,           cette instabilité fait suite au fameux « ni … ni » imposé par les médiateurs étrangers. A défaut de pouvoir se présenter, les Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Rajoelina n’ont eu de choix que d’avancer des candidats de substitution. Or, ces derniers ne s’étaient jamais préparés à diriger le pays et n’avaient pas de projet de société avec des programmes de développement clairs et précis.

Ainsi concernant l’élection du Président de la République, le peuple malgache s’est contenté de merles faute de grives. Hery Rajoanarimampianina ne représente  ni l’aspiration ni la volonté populaire. De plus, le  contrat social qui existait a été rompu : promesses non tenues, pauvreté galopante, braderie des richesses nationales, et tant d’autres déboires.

Par la faute des médiateurs, Madagascar pédale dans la semoule. Que la feuille de route ait prouvé ses limites ne semble pas les démonter. Mieux, ils rempilent en soutenant qu’elle est toujours en vigueur, qu’il faut la respecter et l’appliquer… Les médiateurs sont-ils en mesure  d’avancer le taux de réussite de ce schéma de sortie de crise au vu de la situation actuelle ?

Le temps est venu pour l’actuel détenteur du pouvoir de rendre son tablier. Il s’agit de la seule et unique honorable issue pour lui. Faut-il rappeler qu’un véritable homme d’Etat doit toujours sortir volontairement par la grande porte  et non s’évader par la lucarne suite à une pression populaire ? Une élection présidentielle anticipée, crédible, où tous les candidats éligibles peuvent se présenter est la solution à cet imbroglio politique. La situation politique est délétère. Attendre 2018 serait aller au-devant d’une crise à la sauce gabonaise.