Un chien qui aboie ne mord pas

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Cette semaine encore, on a eu droit au grand spectacle. Le Premier ministre Ravelonarivo en déplacement dans l’Est de l’île a particulièrement mis en garde les trafiquants de bois de rose. Ainsi, le Général a brandi un doigt menaçant en l’air exhortant les malfaiteurs à cesser de suite leurs activités douteuses au risque pour eux de se voir appliqués la loi dans toute l’étendue de sa rigueur.

Attention, a-t-il tonné, la loi ne connaît pas de famille, elle s’appliquera à tous ceux qui la transgressent alors faites attention à ne pas être le dernier à payer pour tous les autres. L’on se souvient que le même discours a été tenu par le même personnage lors du raid mené par les  dahalo  et qui a tué huit éléments de la gendarmerie. A cette époque, on se souvient que les  dahalo  ont été déclarés officiellement :  fahavalom- pirenena , ennemis de la nation.

 Et puis d’autres éléments de la gendarmerie sont tombés, et des civils continuent de mourir tous les jours que Dieu fait à cause de ces mêmes  dahalo  mais la voix ne se fit plus entendre. C’est connu, un chien qui aboie ne mord généralement pas. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’en matière de menace, le régime actuel fait fort. Menace contre les trafiquants de bois de rose, contre ceux qui s’adonnent à la corruption, contre les trafiquants de ressources naturelles, bref, il profère des menaces contre tous les ennemis de la Nation. Si les menaces sont généralement suivies d’actes concrets, en ce qui nous concerne, on brandit la menace et on espère que cela aura l’effet dissuasif escompté pour le reste, on attend encore de voir.

A la longue, l’image du régime est véritablement celle de ce chien qui aboie mais que les gens ne craignent plus parce qu’ils savent pertinemment qu’il ne passera pas à l’acte.  C’est le revers de la menace, lorsqu’elle n’est pas suivie d’action, elle fait perdre toute crédibilité à ceux qui la profèrent. Tout leader qui se respecte sait que lorsqu’on n’est pas prêt d’aller au bout de ses menaces, on s’abstient d’en faire. Il reste encore trois années au régime actuel, trois années au bout desquelles les électeurs attendent des actions plus concrètes, ils ont eu leur dose de menaces en l’air.