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Un climat qui rapporte

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Un climat qui rapporte

A l’instar de nombreux dirigeants, le Président malgache a affirmé que la Grande Ile va apporter sa part de briques dans la lutte mondiale contre le réchauffement climatique. Hery Rajaonarimampianina a annoncé que le pays va réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 30% d’ici 2030. Une réduction sous condition toutefois, elle nécessite l’appui des partenaires techniques et surtout financiers. Qu’en sera-t-il alors des discours pompeux sur le développement qui doit passer nécessairement par une industrialisation à outrance ?

Face aux effets pervers du changement climatique, le Président américain a annoncé un projet qui rassemble une série de règles et de réglementations qui imposeront pour la première fois aux centrales électriques de réduire de 32 % d’ici 2030 leurs émissions de dioxyde de carbone, par rapport au niveau de 2005. Ce plan augure d’une transformation notable du secteur de l’électricité, car il encourage le passage aux énergies renouvelables aux dépens de la production d’électricité à partir du charbon. Mais certains groupes industriels et des élus d’Etats qui dépendent d’une énergie à base de charbon ont annoncé leur intention de contester ce plan en justice ainsi qu’au Congrès. Ils accusent l’administration Obama d’être responsable d’une future hausse du prix de l’électricité.

L’Union européenne, pour sa part, s’est engagée à réduire d’au moins 40 % d’ici à 2030 ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à leur niveau de 1990. Même si la question du réchauffement climatique constitue une épée de Damoclès à l’encontre de la planète et de l’humanité sur le long terme, ces plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre ne constituent que des discours propagandistes. Ces plans font l’objet de contestations virulentes de la part des politiciens et des industriels. Ces plans verts seront dévastateurs sur les économies des pays émetteurs de gaz carbonique comme les Etats Unis, l’Union Européenne et la Chine.

Le Président malgache a également emboité le pas des Présidents des pays développés. Dans son allocution, Hery Rajoanarimampianina a annoncé que « Madagascar a déposé sa contribution nationale (INDC). Nous avons, à cet effet, inscrit notre engagement national de réduire de 14% à 30% – si nos partenaires sont plus dynamiques- nos émissions de gaz à effet de serre. Avec l’appui de nos partenaires, nous estimons pouvoir atteindre l’objectif de réduction de 30%. Dans cette même ligne, Madagascar, augmentera de 32% sa capacité d’absorption d’ici 2030 et s’efforcera de consolider un puits de carbone compatible avec son essor économique ».

La pilule aurait été facile à avaler si l’annonce avait été faite dans le sens de l’augmentation de la capacité d’absorption de gaz carbonique par le biais d’un reboisement à outrance et le renforcement de la lutte contre les feux de brousse. Mais quand il clame haut et fort la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’on se demande bien comment les dirigeants vont faire pour atteindre cet objectif. En fermant l’usine d’Ambatovy et les industries ayant récemment intégré le marché de l’AGOA ? Le but des dirigeants malgache lors de COP21 est clair : rechercher un financement à travers le fonds vert mondial. Mais pour avoir ce financement, il faut élaborer et défendre un plan ou un programme sur le court, moyen et long termes. Et malgré tout, les défenseurs de l’environnement et des scientifiques considèrent que l’engagement des économies les plus développées du monde ne suffira pas à limiter à 2 degrés le réchauffement climatique.

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