Noël sera célébré la semaine prochaine et la saint Sylvestre la semaine d’après. Normalement, l’esprit de ces fêtes devrait animer tout le monde depuis quelque temps. La joie, la tolérance et l’espoir d’une vie meilleure devraient se lire sur le visage de tout un chacun. Ce n’est pourtant pas le cas. Colère, tristesse et désespoir s’affichent sur le front du citoyen lambda. Des affaires de corruption de haute voltige, des détournements de deniers publics, des subventions faramineuses inutiles aux sociétés d’Etat polluent l’air de la population en quête éternelle de sa pitance quotidienne.
L’esprit des fêtes manque à l’appel à quelques jours des festivités. Il est vrai que des bazars de noël ont été organisés, la circulation dans la capitale a été modifiée, les jouets et autres marchandises inondent les marchés, mais il manque toujours un ingrédient essentiel : l’esprit festif. La raison, les bourses des ménages ne leur permettent pas de festoyer comme il se doit en cette veille de fin d’une année difficile. Amputer une bonne partie du budget de ce mois de décembre constitue un risque considérable pour les ménages d’être en difficulté durant le mois de janvier. Tenir jusqu’à la fin du mois de janvier a toujours été un défi de taille pour les ménages malgaches.
Outre le manque manifeste d’argent au sein des ménages, la situation économique et politique délétère du pays constitue un blocage majeur des festivités de fin d’année. La Présidence de la République, la primature et le ministère d’Etat ont obtenu un budget pharaonique pour l’année prochaine alors que l’emploi pour la majorité des travailleurs sera précaire et incertain. Lors de l’adoption de la loi des finances, il y a eu des soupçons de corruption de haute voltige alors que nombre de citoyen suent pour pouvoir trouver de quoi manger en une journée. Les exemples de la sorte fusent et ne sont pas exhaustifs mais la situation à renverser est cette répartition inéquitable de la richesse nationale.
Tout le monde réagit au quart de tour actuellement à cause de cette ambiance morose. C’était le cas hier du côté d’Analakely où suite à un petit problème de place entre marchands ambulants et chauffeurs de taxi, ces derniers ont bloqué avec leurs taxis l’entrée des clients chez les marchands. Une petite étincelle peut entrainer un feu de forêt difficile à éteindre pour les pompiers de service.