Une Ravalomanana en cache un autre

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La passation entre le PDS de la CUA et la toute nouvelle mairesse de la ville des milles tarde à se concrétiser. Pour des soi- disant  raisons techniques sans aucune connotation politique, la passation qui aurait dû se faire depuis quelques jours est à chaque fois reportée sine die. Et pourtant, le clan Ravalomanana, surtout le mari de Madame le maire, piétine d’impatience à prendre enfin les rênes pour commencer leurs mille travaux.

Si Madame se montre assez réservée sur sa stratégie pour redorer le blason de la capitale de l’Imerina, Monsieur lui est intarissable sur le sujet. Ainsi, après s’être longuement épanché sur la politique du nouveau maire dans la conduite des affaires de la Commune, l’ancien président Ravalomanana continue à se faire le porte-parole de son épouse en faisant savoir « leurs priorités » sur les travaux à entamer. L’urbanisme, la salubrité, les commerçants des rues, tout y est passé. Et même que tout récemment, le mari de Madame le maire a fait savoir son intention de traquer les remblayeurs illégaux.

Pour un peu, on aurait souri si on n’était pas aussi affligé d’une telle hypocrisie. N’était- ce pas une affaire de remblayage illégal sur Andohatapenaka qui a été le talon d’Achille ayant mené à la chute du régime Ravalomanana en 2009 ? Même si on est certain que ses connaissances sur le sujet, l’ayant déjà expérimenté, peuvent  être mises largement à contribution, on ne peut qu’être perplexe face à une telle déclaration. Sans doute que « Monsieur le maire » se sent pris d’un nouvel élan chevaleresque à chasser les remblayeurs vu le rapprochement récent avec le parti au pouvoir, parti présidé par non moins que le ministre d’Etat en charge de l’aménagement du territoire.

Quoi qu’il en soit, remblais ou pas, tout semble indiquer de plus en plus qu’une Ravalomanana en cache véritablement un autre. Les électeurs au niveau de la CUA croient avoir élu LalaoRavalomanana comme maire de la capitale mais il est clair maintenant que c’est l’ancien maire devenu président de la République qui va effectivement mener la danse. Ainsi, comme durant toute la campagne et devant la presse, c’est toujours Marc Ravalomanana qui sera au -devant de la scène tandis que le maire marchera à trois pas derrière lui. On ne sera pas étonné de voir un de ces jours, à une question qui lui sera posée, LalaoRavalomanana se tourner vers son époux pour quérir la réponse adéquate : « alors chéri, qu’est-ce qu’on répond à cela ? »