Absurdité

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Les dirigeants s’échinent à défendre l’indéfendable dans l’affaire Claudine Razaimamonjy et Riana Andriamandavy. L’Etat de droit est un vain mot. La population n’est pas une priorité pour les dirigeants.

Défendre l’indéfendable. Telle est actuellement l’attitude des dirigeants face à la situation qui prévaut dans le pays. Ils blanchissent ainsi ceux qui sont coupables, et légitiment ce qui ne l’est pas. Le cas Claudine Razaimamonjy en est l’une des illustrations les plus frappantes. Suite à la décision prise par la Chaîne pénale anti-corruption de la mettre en détention provisoire, Claudine Razaimamonjy a désormais le statut de détenue. Qu’elle soit vraiment malade ou qu’elle joue la carte de la maladie pour rester à l’hôpital, cela ne change en rien la donne : elle est prisonnière. Des lois réglementent la visite des détenus. Or, en ce qui la concerne, sa famille et son beau frère de sénateur Riana Andriamandavy, ont tout le loisir de lui rendre visite. Par contre, quand ce sont des magistrats, en l’occurrence les substituts du Procureur en personne, qui font leur travail dans le cadre de leur visite aux détenus, le sénateur Riana Andriamandavy leur barre la route. Pire, on force les responsables de l’hôpital à imposer leur veto en  alléguant l’existence d’une réglementation des visites à l’hôpital. Absurde !

Mais l’absurdité ne s’arrête pas là dans cette défense de l’indéfendable. Il y a aussi le cas du sénateur Riana Andriamandavy qui fait l’objet d’une plainte déposée par la Présidente du syndicat des magistrats à Madagascar. Le dossier n’est actuellement plus entre les mains de la gendarmerie mais a été transmis au Procureur général près de la Cour Suprême. Le sénateur Riana Andriamandavy a donc sauté la case gendarmerie pour on ne sait quelle raison. Et on prétend actuellement que le Procureur général près de la Cour Suprême n’a pas pouvoir de lui remettre le « soit transmis » qui lui est adressé. Force est ainsi de constater que les dirigeants ont des privilèges incompris… Ou plutôt si, l’explication est simple : quand un sénateur arbore la cravate bleu symbolique, il est toujours possible de lui trouver une échappatoire. Mais quand il s’agit d’un sénateur d’une autre obédience politique, la machine juridique se met en marche très vite : arrestation, perquisition, décision du tribunal correctionnel d’un an d’emprisonnement…et autres.

La loi ne s’applique pas comme elle devrait être appliquée à Madagascar. L’Etat de droit, garant du développement, n’existe pas. Or, si les lois sont respectées,  toutes les institutions prévues par la Constitution  mises en place, tous les gardes fous seront alors effectifs pour empêcher les abus des dirigeants. Il s’agit notamment de la Haute Cour de justice, du Haut conseil pour la défense de l’Etat de Droit et la Démocratie, et de l’opposition au niveau de l’Assemblée nationale. La mise en place de l’Etat de droit dans le pays ne peut contribuer qu’à réinstaurer la confiance des partenaires financiers et des investisseurs à Madagascar. Elle est une urgence !