Coups bas

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La confiance ne règne pas dans le camp HVM .La tentative de destitution du Président du Sénat en est une preuve. Les coups bas portés au régime viennent ainsi plutôt de l’intérieur alors qu’il tente par tous les moyens d’avoir la mainmise sur la présidentielle de 2018.

La confiance ne règne pas au sein du parti présidentiel HVM. C’est la conclusion que les observateurs de la vie politique ont tiré après que les sénateurs HVM, majoritaires au sein du Sénat, aient tenté de destituer le président de cette institution HonoréRakotomanana. Ce dernier, rappelons-le, nommé, ou plutôt parachuté, par le Président de la République est actuellement désavoué par certains courtisans de palais, près d’une année seulement après sa prise de fonction. Cette volteface trouve son origine dans la méfiance envers le numéro un du Sénat qui ne semble plus être bien placé pour défendre les intérêts du Président de la République, et partant, de sa cohorte de flagorneurs. Il semble surtout que dans le cas où le Président de la République devrait renoncer à son titre, pour une raison ou pour une autre, HonoréRakotomanana ne sera pas celui qui continuera à défendre les intérêts de ceux qui resteront. Il faut bien le dire en effet, le rôle traditionnellement dévolu aux sénateurs par les lois en vigueur et par la Constitution a été supplanté depuis longtemps par la défense d’intérêts exclusifs d’une poignée de personnes. Contrairement à ce que l’on persiste à dire donc, les coups bas portés contre le régime ne viennent pas de l’extérieur  mais bien de l’intérieur même du régime.

Il devient de plus en plus évident que compter sur le régime actuel à court ou  long terme est inutile. Un régime qui n’a pas d’assise stable, ne peut faire valoir sa politique. Ayant prévu les effets néfastes d’une telle perspective sur la vie de la population et de la Nation, le Président Seychellois, James Michel, lui, a préféré se démettre de ses fonctions dès qu’il a appris sa défaite à obtenir la majorité au sein du Parlement. Notre Président aurait dû faire preuve d’autant de sagesse lors de l’élection législative où il n’a pu obtenir la majorité, pire, ne serait-ce qu’un député au nom de son parti, le HVM. La débandade actuelle aurait alors pu être évitée. Il n’est cependant pas trop tard pour le Président pour réagir. Démissionner requiert du courage, une humilité et un sens du devoir afin de protéger les intérêts du plus grand nombre au lieu de ceux d’une minorité. Tel est le comportement des hommes d’Etat. Hery Rajaonarimampianina  en fait-il partie ?

A l’heure actuelle, la course pour l’organisation d’élections de façade bat son plein dans l’optique d’une mainmise sur l’élection présidentielle prévue en 2018. C’est ainsi que le régime se précipite actuellement dans l’organisation de l’élection des chefs Fokontany dans la Grande Ile en gardant tel quel le mode de scrutin pour y parvenir. Cette élection n’aura ainsi rien de différent des élections qui ont été organisées par le régime actuel et qui se sont singularisées par la mainmise d’une poignée de personnes à la solde du pouvoir. Une énième élection qui vise à maintenir le régime en place en foulant au pied toutes les lois relatives à la décentralisation et qui met en exergue le peu de respect que le régime accorde à la démocratie et au peuple.

Les élections appellent des financements, et comme le camp du régime cherche à maitriser les prochaines élections par tous les moyens, faut-il s’étonner que les dirigeants actuels fassent main basse sur toutes les ressources dont le pays dispose?  Les richesses de Madagascar sont bradées aux étrangers. Cela commence par les ressources naturelles de toutes sortes, et englobe nos entreprises nationales que l’on privatise jusqu’à ce qu’il n’en reste plus une seule au nom de l’Etat Malgache. Il en est de même des détournements des subventions destinées à des collectivités territoriales mais qui sont déviées de leur chemin sans  honte. Le pays est actuellement précipité dans un gouffre sans fond juste pour permettre au Président et à son équipe de  rester un peu plus longtemps au pouvoir… ne serait-ce qu’un jour de plus…