Girouettes politiques

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Certains députés  ont fonctionné comme de véritables girouettes politiques lors de la rencontre du gouvernement avec la Chambre basse la semaine écoulée. Cette rencontre suivie de débats doit normalement servir de base pour l’amélioration de la vie sociale et de l’économie qui ne cessent de se dégrader en raison de la mauvaise gouvernance actuelle. Or, cela n’a pas été le cas. Il n’y a pas eu de véritable débat. La rencontre a tout simplement tourné en réunion d’autosatisfaction.

La bonne marche d’un Etat dépend entièrement de ses institutions. Leurs attributions respectives sont le garant de la séparation des pouvoirs et donc de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit. Force est de constater à l’heure actuelle que tout est fait pour que les différentes institutions ne puissent remplir leurs fonctions.

L’Assemblée nationale fait figure d’institution la moins stable. Certains des 151 députés qui la composent se vendent au pouvoir exécutif à chaque session parlementaire au vu et au de tout le monde. Sans état d’âme, ils voguent d’un groupe parlementaire à un autre bien que l’article 72 de la Constitution ne le leur permette pas. D’autres subissent des pressions  de l’Assemblée nationale pour qu’ils changent de groupes parlementaires au risque de voir la prise en charge de leurs soins médicaux s’évaporer. D’autres encore subissent des pressions de l’exécutif qui leur invente des dossiers compromettants.

 Il existe actuellement 11 groupes parlementaires à l’Assemblée nationale s’il n’y en avait que 5 ou 6 au début de la législature. Cette propension à retourner sa veste en dit long sur l’état d’esprit des représentants du peuple quand bien même ils sont censés agir selon l’article 71 de la Constitution qui stipule que  le député doit exercer son mandat suivant sa conscience et dans le respect des règles d’éthique. Entendent-ils parfois la voix de leur conscience ?

Compte tenu de ce caractère instable de l’Assemblée nationale, le pouvoir exécutif applique la politique du diviser pour régner. Les députés sont amadoués par des privilèges de tout acabit. Résultat des courses : bien que les détournements des deniers publics  pour lesquels le Bureau anti-corruption a appréhendé Claudine Razaimamonjy, la conseillère spéciale du Chef de l’Etat, défraient la chronique, celle-ci  jouit de soins, en toute impunité. Il y a aussi le « Soit transmis » fait par le Procureur général de la Cour d’Appel à l’intention du sénateur Riana Andriamandavy qui a menacé de mort la Présidente du Syndicat des Magistrats de Madagascar. Malgré ce, ce sénateur se pavane en toute impunité dans les salons du parti HVM. Jusqu’à maintenant, aucun groupe parlementaire n’a demandé l’ouverture d’une enquête parlementaire concernant ces affaires. Qu’est devenu l’engagement des députés selon lequel ils allaient  défendre becs et ongles les intérêts de la population qui les a mandatés ?