Les mobilisations pour porter secours à nos compatriotes victimes de la famine dans le sud commencent à s’organiser. Des vivres y sont acheminés, des téléthons sont organisés, on prend particulièrement soin des enfants, on se sent un peu de baume au cœur en voyant que nos valeurs humaines ne se sont pas encore complètement éteintes. Ce qui désole par contre, c’est cette absence remarquable de l’Etat dans toute cette opération. Oui, jusqu’à présent, ce sont des gens de bonne volonté, des organisations non gouvernementales, des associations, tous des privés, qui se sentent pris de cet élan qui anime les être humains normaux et qui agissent. Ils ne savaient pas non plus par où commencer mais au lieu de se poser des questions, ils ont entamé des actions quelque part. Ils ne prétendent pas pouvoir agir sur l’ensemble mais ils agissent quand même et commencent à faire du bien où ils peuvent et ils inspirent ceux qui veulent faire quelque chose mais qui n’osent pas franchir le pas.
Mais cet engouement des gens à se porter secours entre eux ne fait que souligner l’incapacité de l’Etat à agir sur un problème récurrent et qui se voit comme le nez au milieu de la figure. On ne demande qu’à être démenti mais sur les milliards alloués en masse à la présidence de la République et la primature, on n’a pas entendu un tintement de sous pour le compte de cette population décimée par la famine un peu plus chaque jour. Pire, le régime actuel, pour le reste de son mandat, ne semble pas disposé à mettre en place une politique pérenne pour faire durablement face aux dégâts de ce fléau. Il ne fait que suivre le pas de ceux qui l’ont précédé, ignorer que le problème existe, faire la sourde oreille aux lamentations qui s’élèvent. Pour nos dirigeants, il y a définitivement des problèmes plus urgents auxquels il faut faire face en priorité, les gens qui meurent de faim dans le sud seront encore là la semaine prochaine et ils auront leur utilité lorsqu’il s’agira de faire campagne pour les prochaines élections.