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A VAU-L’EAU

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A VAU-L’EAU

Un coup d’œil sur les rues de Tana, les parutions dans les journaux, les discours des politiques, la sonnette d’alarme dans la lettre des évêques…Tout corrobore la situation putride dans laquelle nous baignons à l’heure actuelle. Les appels au dialogue se multiplient à mesure que la situation s’aggrave. Sentant l’imminence d’un danger, même les ambassadeurs les plus réservés ont renoncé au silence. Les dirigeants ne semblent pas pour autant inquiets, ni disposés à corriger le tir. Trop grande confiance en soi ou incitation au débordement ?

Le régime actuel est en place depuis bientôt 3 ans. Il est de notoriété publique qu’il a pris un très mauvais départ. Là où la population s’attendait, à juste titre, à remonter la pente, elle s’est retrouvée précipitée dans un gouffre plus profond encore…Un gouffre qui semble se creuser à l’infini. Tout part à vau- l’eau aussi bien sur le plan économique, politique que social.

Dès les prémices de blocage pourtant, un appel au dialogue avait été lancé aussi bien par  les ecclésiastes,  les organisations de la société civile voire par les représentants de chancelleries étrangères établies à Madagascar. Si le Président de la République avait fait semblant de jouer le jeu au départ, il est actuellement de plus en plus fermé à la discussion, se contentant de tirer son épingle du jeu et de se défendre face à la situation qui prévaut.

Faut-il s’étonner si on en arrive à la situation délétère actuelle ? Lorsque le dialogue est rompu alors que la situation ne cesse d’empirer, la seule issue est la rue. Cette dernière est de plus en plus animée ces derniers temps. L’image de la manifestation organisée par le mouvement APF ou Antso ho an’nyFanavotam-pirenena, face à l’image des éléments des forces de l’ordre qui attendent de pied ferme de pouvoir réprimer tout débordement de la part de la population qu’ils sont censés protéger… : tout ceci c’est du déjà- vu. Presque tous ceux qui ont été destitués par les appels de la rue peuvent témoigner que ce changement de vent n’augure rien de bon, ni pour les dirigeants, ni pour le pays tout entier qui risque de plonger ainsi dans un nouveau chaos.

L’appel se fait de plus en plus pressant, il faut dialoguer, il faut parler de ce qui ne va pas puisqu’apparemment rien ne va plus. Les dirigeants vont-ils continuer longtemps à se boucher les oreilles, à se dire que rien de ceci n’est de leur faute et qu’il ne leur appartient pas  de redresser la situation ? S’ils l’entendent de cette oreille, il est plus que temps pour eux de rendre leur tablier et de laisser le peuple choisir à nouveau ceux qui peuvent le mener vers une meilleure destinée.

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