Autoritarisme

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La situation sociopolitique s’aggrave chaque jour davantage. Des foyers de tension naissent un peu partout. A défaut d’asseoir l’autorité de l’Etat, le régime fonce droit vers l’autoritarisme.  

Le cas Soamahamanina n’est que la partie visible de l’iceberg. Chaque semaine, des foyers de tension naissent un peu partout : Mananjary, Ambohidratrimo, Analavory. Si jusqu’ici, les grandes villes était réputées contestataires, l’esprit de contestation a atteint actuellement le monde semi-rural et rural. Et pour que cet esprit anime les pacifiques habitants de ces régions, c’est que la coupe déborde de toutes parts. Leur instinct de conservation a pris le dessus dans le film du cauchemar en direct dont ils sont en même temps spectateurs et acteurs.

Il ne faut pas se leurrer : la Grande Ile va à la dérive même si les dirigeants semblent être les seuls convaincus du contraire. Les problèmes sociaux se multiplient. Les exemples foisonnent pour ne citer que celui des enseignants et des maîtres FRAM qui font la grève tout en brandissant le spectre d’une année blanche. La gabegie règne si on se réfère au cas de ce directeur de cabinet de ministère  soupçonné de détournement de deniers publics que son supérieur et ami fidèle  protège contre vents et marées tout en essayant de garder la tête hors de l’eau pour s’accrocher à son portefeuille. La disparition d’un bloc de cristal d’une dizaine de tonnes de la cour d’un ministère sans que le premier responsable ne soit inquiété, figure dans le même registre. La circulation de mallettes au niveau des 3 pouvoirs met en évidence le règne de l’argent dans un Etat coupé de son objectif premier : le bien commun.

Si les exemples sont multiples et indénombrables, ils font ressortir l’absence d’une autorité réelle de l’Etat. Coupée de son but principal: le bien commun, l’autorité de l’Etat est devenue un vain mot car l’Etat est désormais prisonnier d’intrigues qui infligent leurs diktats au peuple. A défaut d’autorité, le régime  se dirige droit vers l’autoritarisme. Répressions et violences sont ainsi les moyens utilisés pour aboutir à l’obéissance dans les foyers de tension. Tel est le but actuellement à Soamahamanina.

Dans ce contexte, dire que Madagascar est une démocratie est perçu de manières différentes : soit l’on est positiviste, soit l’on possède un sens de l’humour hors du commun. La définition de la démocratie a évolué.  Différents concepts ont été introduits : l’élection, la bonne gouvernance, l’Etat de droit, le respect des libertés collectives et individuelles ainsi que la laïcité, la transparence et récemment la redevabilité.

Dans une démocratie, le Président de la République aurait déjà démissionné, sans demander son reste, pour permettre à une nouvelle équipe de continuer le peu de travail entamé. Il ne devrait pas attendre qu’une population à bout ne le pousse vers la porte de sortie, comme ce qui s’est passé à maintes reprises  par le passé.