Une nouvelle année vient de commencer. L’année 2016 s’est achevée et appartient définitivement au passé. Comme chaque année à la même période, l’heure est au bilan.
Que retenir de l’année 2016 ? A l’échelle du pays, un regard sur le plan social, économique et politique est incontournable pour établir un bilan de l’année passée. Sur le plan social, on notera essentiellement l’inflation qui gagne du terrain, rendant de plus en plus difficile la vie de la population au quotidien. Le prix des produits de première nécessité monte de façon incontrôlable et inexpliquée alors que le salaire, qui est resté le même, est grevé de nouvelles taxes et autres retenues aussi élevées les unes que les autres. Le climat social, lui, est tel que les gens ne se font plus confiance et n’ont plus confiance aux institutions étatiques, censées garantir la sécurité et la justice. Ce qui explique essentiellement le recours de plus en plus fréquent à la vindicte populaire et les débordements de frustration, notamment envers la JIRAMA à cause du problème récurrent de délestage, qui semble repousser encore et toujours ses limites.
Le plan économique offre encore moins un tableau reluisant. La stabilité tant recherchée n’est toujours pas au rendez vous. Compte tenu du climat politique et économique local, très peu d’investisseurs osent s’aventurer sur le terrain. Les bailleurs eux même semblent faire preuve d’une prudence exagérée dans le traitement du dossier Madagascar, tant les affaires de corruption et de magouilles en haut lieu sont florissantes dans le pays. Exemple le plus flagrant : l’octroi en catimini de permis d’exploitation aux exploitants chinois qui s’accaparent de vastes terrains sans que la population et le commun des citoyens aient été mis au courant des transactions y afférentes. L’affaire Soamahamanina ne serait en fait que la face immergée de l’iceberg dans l’affaire entre le gouvernement malgache et la partie chinoise. L’opacité qui entoure les discussions est telle que l’on se demande si Madagascar ne serait pas en passe de devenir une colonie chinoise.
La débandade sur le plan socio- économique n’est que le reflet de ce qui se passe au niveau politique. Trois années après sa prise de pouvoir, le parti HVM n’est toujours pas parvenu à asseoir sa légitimité. Le régime se singularise par son inaptitude à gérer le pays et à bâillonner ceux qui se permettent d’être un tantinet critique vis à vis du régime. Pour le reste, le Président de la République a failli à ses promesses, le développement tant attendu n’est plus qu’un vague souvenir. Et alors que Hery Rajaonarimampianina réclame une preuve de la paupérisation des Malgaches, depuis son règne le pourcentage des Malgaches les plus vulnérables est passé de 80% à 92%. A la lumière de ces faits, on ose espérer que l’année 2017 rimera plus avec une prise de conscience en haut lieu et que les dirigeants commenceront enfin à prendre des décisions en tenant compte de l’intérêt de cette majorité appauvrie, et ce dans tous les sens du terme.