Bilan annuel du Bianco

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Le mythe du Bianco qui n’attrape que les petits poissons n’en est plus un, c’est le numéro un de cet organe lui-même qui a admis l’échec du système lors de la présentation du bilan annuel du Bianco hier.

Dix dossiers bouclés à Antananarivo depuis l’entrée en fonction de Jean Louis Andriamifidy, 76 personnes arrêtées mais une seule mise en mandat de dépôt, un chiffre qui n’est guère élogieux pour le camp de ceux qui luttent contre la corruption. Le numéro un du Bianco va même jusqu’à admettre qu’à cause d’une considérable faille dans le système, en dix années d’existence, le Bianco n’a enregistré qu’un résultat faible contre une généralisation de la corruption dans toutes les branches d’activités existantes. Pour le Directeur Général du bureau d’Ambohibao, une réforme du système est donc plus que nécessaire si l’objectif est toujours de lutter efficacement contre ce fléau. A commencer par une allocation de moyens suffisants dans cette quête. Avec chaque branche territoriale dotée seulement d’un budget d’investigation de 5 000 000 d’Ariary, autant ne rien initier du tout.

En outre, le numéro un du Bianco continue de dénoncer une grave défaillance au sein de la chaîne pénale anti- corruption. Moins dur que la dernière fois où il a évoqué le sujet, Jean Louis Andrimifidy parle d’une « différence de point de vue » entre les différents organes qui composent la chaîne. Sur les 76 personnes arrêtées par exemple, c’est au niveau de la chaîne pénale que les 75 ont été relâchées et qu’une seule ait été mise en détention préventive. Malgré cet échec, le Bianco n’entend pas en démordre ni se laisser couler sans rien faire. Une nouvelle stratégie serait en gestation, les détails la concernant seront officialisés prochainement. L’opinion générale tend plutôt vers le sens d’une suppression de tous ces organes budgétivores et à renforcer l’Administration, pour laquelle la lutte contre la corruption devrait justement être la mission principale.