La lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière. Le manque d’organes de contrôle et la faiblesse de l’application de la loi en sont les principales causes.
Selon le rapport du SAMIFIN, 110 cas de blanchiments d’argent et de financements du terrorisme ont été enregistrés pendant l’année 2016. 55 dossiers ont été transférés auprès de la justice. Les 55 autres sont restés auprès du SAMIFIN. D’après les explications du directeur général, le nombre d’individus emprisonnés ou sanctionnés est encore faible. La justice et l’application de la loi en sont les principales causes. La loi sanctionne le blanchiment d’argent. La justice prend en charge seulement 3 cas de ce genre par an à peu près parce que plusieurs dossiers sont retardés pour des raisons techniques. Autre raison : beaucoup ignorent ce qu’est le blanchissement d’argent, explique Boto Tsara Dia Lamina, directeur général du SAMIFIN.
Le concept de blanchiment d’argent est encore méconnu des différents acteurs, ce qui ralentit la lutte contre ce fléau. Mais des avancées significatives seront palpables si l’on met en place des juges bien formés pour prendre en charge les cas de blanchiment d’argent. Parfois techniquement, il s’agit d’un blanchiment d’argent, mais ce n’est pas forcement le cas ni pour les personnes impliquées dans ce domaine ni pour les juristes. C’est la raison de cette formation, c’est aussi la raison pour la quelle on a décidé que lorsqu’il ya un cas de corruption ou de blanchissement d’argent, l’affaire doit être traitée par les juristes compétents, a encore fait valoir le directeur général du SAMIFIN.
Le SAMIFIN reçoit environ 10 déclarations de soupçons par mois des banques. Selon la loi en vigueur, le blanchiment d’argent est un crime dont les auteurs sont passibles d’emprisonnement à temps ou à perpétuité. Par ailleurs, l’Etat peut saisir les biens issus du blanchiment d’argent.