Bonnet d’âne

0

L’éducation de base fait figure de mauvais élève. Selon le rapport de la banque mondiale sur les Indicateurs de Prestation de services, IPS 2017 en matière d’éducation, les performances de Madagascar sont médiocres. Or, c’est à travers l’éducation que les dirigeants veillent à l’instruction de la population active.

Les chiffres publiés par la Banque mondiale dans son rapport sur l’indice de prestation de service ou IPS en matière d’éducation  donnent des sueurs froides.

Des sévères lacunes ont été mises à jour suite aux enquêtes effectuées par l’équipe IPS, sur tous les plans des prestations. 56 pourcent des établissements scolaires n’ont pas accès à l’eau propre et 20 pourcent des salles de classes ne sont pas suffisamment éclairées pour permettre de lire le tableau noir depuis le fond de la salle. En classe, seul un élève sur dix (10,3 pourcent) utilise un manuel de français ou de mathématiques. Une écrasante majorité des enseignants, pour ne pas dire tous les enseignants, n’ont ni les connaissances académiques ni les compétences pédagogiques nécessaires pour enseigner. Leur score moyen au test de français et de mathématiques a été de 38 % et seul un enseignant sur 1 000 a eu un score égal ou supérieur 80 % .

Près de 20 % des enseignants n’ont pas réussi à effectuer une soustraction de nombres à deux chiffres (exemple : 86-55) et 55 % n’ont pas réussi à additionner des nombres décimaux (ex : 0,24+0,57). En moyenne, 31 pourcent des enseignants étaient absents de l’école lors de la visite des enquêteurs. Mais avec un taux d’absence de l’école de 37 pourcent, les directeurs s’absentent plus souvent que les simples enseignants. Le taux d’absence des enseignants était significativement plus élevé dans les écoles où le directeur était absent. Ces résultats veulent dire que les élèves n’ont bénéficié que de 3 heures 09 minutes d’enseignement par jour sur les 5 heures 12 minutes programmées. L’enquête a été effectuée dans 473 écoles primaires et a concerné 2130 enseignants et 3960 élèves de la classe de 8ème entre mai et juin 2016.

Selon le rapport de la Banque mondiale, pour sortir du cycle des taux de pauvreté élevés et persistants dans lequel il est enlisé depuis de nombreuses années, Madagascar devra veiller à l’instruction de sa population active. En général donc, les résultats de l’enquête Indicateurs de prestation de services (IPS) 2016 montrent que Madagascar a une performance relativement médiocre dans tous les aspects de la prestation de services, selon le rapport. Ce dernier recommande l’élargissement de l’utilisation des langues locales pour l’enseignement dans les petites classes, le renforcement de la formation initiale et continue des enseignants et le renforcement de la gestion autonome des écoles pour une réelle redevabilité des écoles primaires malgaches.

Mais le ministre de l’éducation nationale et son équipe ne peuvent pas se défiler face à cette situation catastrophique de l’éducation de base. La sagesse pour le premier responsable de ce département ministériel, serait de démissionner suite à un rapport aussi alarmant, avant d’être limogé comme ce fut le cas du ministre de la sécurité publique qui n’a pas pu maitriser l’affaire Antsakabary.