Cacao

L’encadrement des producteurs fait défaut

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L’encadrement des producteurs fait défaut

Face à la détérioration de la qualité et à la baisse de production du cacao, les opérateurs économiques d’Ambanja préconisent des solutions à la base. Cette amélioration du cacao ne doit pas se cantonner au renouvellement des plants ou à la lutte contre l’insécurité. Elle nécessite une formation et un appui soutenu aux acteurs de la filière cacao pour que ce produit d’exportation retrouve toutes ses lettres de noblesse.

Plusieurs ateliers ont été organisés, de nombreuses recherches ont été entreprises à différents niveaux dans le but d’améliorer la production de cacao à Ambanja. Mais les opérateurs d’Ambanja déplorent que la voix des paysans producteurs n’ait pas été entendue. Des actions pour améliorer la culture du cacao et la qualité du produit afin qu’il réponde aux normes exigées par les importateurs ont été menées. Mais le bât blesse au niveau du suivi du paysan producteur. Si de nouveaux plants issus de la recherche ont été distribués aux producteurs, aucune surveillance, aucun encadrement n’est effectué afin que le paysan puisse faire pousser les plants dans les conditions exigées. J’estime qu’on néglige certains aspects dans la filière cacao. Le PIC, le Pôle Intégré de Croissance, finance les recherches de la Fofifa…Cela est bien car ça signifie qu’on fait des recherches sur le cacao. Ils assurent aussi un encadrement au niveau de la fermentation et de la préparation du produit. C’est bien car on recherche la qualité. Mais ils oublient complètement d’encadrer les paysans…Ce sont les paysans producteurs qui ne bénéficient donc pas de l’appui du PIC…, a déploré Michel, opérateur de la région DIANA.

Une conférence-débat vient ainsi de réunir partenaires, opérateurs, plusieurs associations, élus locaux et paysans producteurs à Ambanja. Cette rencontre a été une opportunité pour les paysans de se faire entendre. Le but est d’améliorer non seulement la qualité du cacao mais aussi son prix afin que les paysans producteurs puissent en bénéficier.

Les paysans producteurs doivent pouvoir profiter des cours car ce sont les premiers à travailler dur…C’est ce qu’on cherche et c’est la raison de la tenue de cette conférence débat…Il s’agit d’un dialogue entre privé et public pour apporter des améliorations. On discute sur la façon d’améliorer la qualité et les prix car si on obtient la qualité mais pas de bons prix, ça ne sert à rien…, a déclaré  Malaza RAMANAMAHAFAHAY , secrétaire général de la Région DIANA

Le  cacao est coté sur les Bourses de Londres et de New York. Les cours déterminent le prix d’achat des exportateurs chez les paysans producteurs. Selon les données des Douanes concernant la région DIANA, 5 pays importent le cacao de Madagascar : les Pays Bas, l’Allemagne, la France, les Etats Unis et l’Espagne. Jusqu’à maintenant, les Pays Bas caracolent en tête du hit parade des importateurs de cacao de Madagascar en absorbant plus de la moitié de la production malgache annuelle.