« Un régime inefficace, des promesses fallacieuses, mêlées de mensonges et laissant la porte ouverte à la violence ». C’est ainsi que La Conférence des Evêques qualifie le régime dans le message rendu public à l’issue de la session extraordinaire qu’elle vient de tenir. La Conférence des Evêques tire la sonnette d’alarme sur les dangers qui guettent le pays.
« Madagascar est malade ; certains osent même dire qu’il est en train d’agoniser. La vie de la Nation s’enfonce peu à peu dans la boue ; les dirigeants restent les bras croisés devant cela », déplore le message de la Conférence des Evêques à la nation à l’issue de sa session extraordinaire.
Les évêques, toujours proches des réalités quotidiennes vécues par la population, font un constat sans appel de la situation qui prévaut. Ils dénoncent ainsi la destruction des valeurs malgaches vu que ni la vie ni la dignité humaine ne sont plus respectées, les pauvres ne sont pas protégés et le vrai fihavanana malgache est perdu.
Ainsi, le désordre dans la vie politique et économique est bien réel parce que selon cette déclaration des évêques, les instances de contrôle qui devraient prévenir le détournement et les dérives n’exécutent pas leurs tâches ou subissent des intimidations, la pauvreté s’enracine davantage tous les jours ; la vie sociale et culturelle suit une pente vertigineuse car le pays vit dans l’insécurité tandis que le pouvoir et les autorités chargées d’appliquer la loi sont achetés pour faire subir des injustices. A réfléchir sur ces réalités, on s’aperçoit que c’est le bien commun de la nation qui est bafoué, font valoir les évêques.
Nous cherchons tous des solutions, affirme le message de la Conférence des Evêques. Nombreux sont ceux qui ont pris conscience qu’il faut changer la manière de gérer les affaires nationales. Des groupements de partis, de syndicats et des composantes de la société civile réunis autour de plateformes s’autoproclamant « opposition » voient le jour ici et là. Les solutions qu’ils proposent consistent à instaurer une nouvelle Transition pour remplacer les structures qu’on vient de mettre en place. Est-ce vraiment la bonne solution ? s’interrogent les évêques.
Face à la situation qui prévaut dans le pays, la Conférence des Evêques émet quelques recommandations. Elle incite ainsi tout un chacun à respecter la loi et mettre solidement en place les organes de contrôle tout en exhortant tout le monde à prendre part aux affaires nationales à travers l’exercice des responsabilités qui incombent à chacun, pour faire fonctionner la vie de la nation et éviter l’autodestruction et s’acheminer ainsi progressivement vers une alternance démocratique sans heurts.