Le Bianco met en branle la machine judiciaire à l’endroit des réticents à effectuer leur déclaration de patrimoine. Un secrétaire général et un directeur général de ministère font l’objet d’une inculpation devant la chaine pénale anti-corruption. Une situation qui ne devrait pas laisser de marbre la HCC face aux membres réticents des institutions de la République.
Le Bureau Indépendant Anti-Corruption hausse le ton à l’endroit de ceux qui sont assujettis à une déclaration de patrimoine. Le message est clair : que ceux qui doivent faire une déclaration de patrimoine le fassent à savoir les chefs de province, les chefs de région, les maires, les directeurs de ministères, les inspecteurs des impôts, du trésor, des douanes, les chefs de formations militaires, etc. Bref, tous les fonctionnaires qui occupent des postes de niveau égal ou supérieur à celui d’un directeur de ministère.
C’est le message lancé par le bureau d’Ambohibao à travers l’inculpation d’un secrétaire général et d’un directeur général de ministère auprès de la chaine pénale anti-corruption. Une lettre administrative de rappel a été envoyée par le Bianco à l’endroit de ces deux personnalités. Ces derniers n’ayant donné suite à ces rappels, l’intervention d’un huissier de justice a été sollicitée. Un fait considéré par le Bianco comme étant un signe de mauvaise foi.
Toutefois, cette mise en branle de la machine judiciaire par le Bianco ne constitue qu’un coup d’éclat, un effet d’annonce. Le numéro un de ce bureau a en effet affirmé qu’il ne dispose pas de budget pour payer les honoraires d’un huissier. L’inculpation de ces deux personnalités relève donc peut être d’un hasard, le BIANCO ne pouvant en faire autant pour les centaines de fonctionnaires assujettis à une déclaration de patrimoine. Et à y voir de plus près, cette action constitue une tentative désespérée de s’allier l’opinion publique dans le but de faire pression pour que le budget du Bianco soit augmenté.
Quoi qu’il en soit, même s’il s’agit d’une tentative considérée par la plupart des observateurs comme infructueuse eu égard aux libertés provisoires systématiques octroyées par la chaine pénale anti-corruption, le Bianco a quand même marqué un point. A travers cette action, il a donné des leçons à la Cour d’Ambohidahy qui doit en faire de même avec les personnalités assujetties à une déclaration de patrimoine en son sein. Tel est le cas par exemple du Président de la République, du premier ministre, des ministres, des députés et des sénateurs. Plus encore, l’opinion attend plus de transparence dans la déclaration de patrimoine des assujettis comme c’est le cas en France. Il suffit juste de taper sur Google déclaration de patrimoine de telle ou telle personnalité et le tour est joué. Quand cela sera-t-il possible grâce à l’e-administration ?