Les hauts responsables conscients de leur incompétence à mener à bien les tâches qui leur sont confiées doivent démissionner, a laissé entendre le chef de l’Etat lors du désormais traditionnel Rendez-vous avec le Président. Cette assertion suscite de nombreuses interrogations. Qui a donc nommé ces responsables incompétents ? Qui définit leurs tâches et leurs attributions ? A qui a-t-on confié la tâche de jauger et de mesurer le travail accompli ?
Deux députés qui critiquent certains ministres dans les médias et qui prônent leur limogeage, en arguant qu’ils portent préjudice au chef de l’Etat et à sa politique de développement. Un ministre menacé d’être limogé qui frappe sur la table en conseil de gouvernement, appelant au limogeage de tous les ministres ou à défaut, au maintien de tous. De tels agissements traduisent une incapacité de la hiérarchie à prendre les mesures exigées par la situation qui prévaut. Dans le premier cas, cette hiérarchie fait appel à des tiers pour faire la besogne. Dans le deuxième cas, elle fait montre d’incapacité à s’imposer.
Pourquoi le chef de l’Etat demande-t-il aux responsables inefficaces et incompétents de démissionner ? Mais qui les a donc nommés à ces fonctions ? Qui définit leurs tâches et leurs attributions ? A qui a-t-on confié la tâcher de jauger et de mesurer le travail accompli ? Qui a nommé les hauts responsables des sociétés d’Etat comme Air Madagascar, Jirama, Kraoma qui n’arrivent pas à redresser la barre ?
Y a-t-il anguille sous roche pour qu’au lieu de compliquer la situation en demandant la démission des responsables défaillants, le chef de l’Etat ne procède pas à des limogeages tout simplement ? Et si personne ne répond à son appel, démissionnera-t-il lui-même vu qu’à ce moment là, il apparaîtra comme dépourvu d’autorité ?
Si les gens se plaignent des dysfonctionnements au niveau des différents ministères, qu’en est-il au niveau de la Primature ?
Ce ne sont pas seulement les ressources humaines qui sont inefficaces, le Plan National de Développement, conçu dans la précipitation, ne semble pas non plus pouvoir apporter des améliorations aussi bien au niveau social qu’économique.
L’appel à la démission des responsables défaillants par le chef de l’Etat n’est-il tout simplement pas une reconnaissance de l’inefficacité de son régime ?