Elections sénatoriales

Ouverture sur fond de tension

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La campagne des sénatoriales débutera demain au niveau de toutes les circonscriptions électorales. Elle risque toutefois de commencer sur la base de tensions non résolues entre les écuries politiques et les dirigeants, notamment la CENI, commission électorale nationale indépendante, qui refuse de mettre en place un bureau de vote unique et une urne unique au niveau de chaque district.

Normalement, la campagne électorale des élections sénatoriales débutera demain dans toute l’Ile. Les candidats et les écuries politiques pourront inciter directement les grands électeurs à voter pour eux. Comme il s’agit d’une élection au scrutin universel indirect, les campagnes électorales battant tambour et sonnant trompette, comme ce fut le cas lors des législatives, présidentielles et communales n’auront pas lieu. Les candidats favoriseront les approches directes et les réunions avec les grands électeurs au niveau des communes ou des districts.

Les partis politiques et les organisations de la société civile craignent l’existence de pressions et de la corruption lors du jour du vote. La cause, la mise en place d’urnes multiples, d’urnes pour chaque commune au niveau du bureau de vote. Les grands électeurs, à savoir les maires et les conseillers municipaux, n’auront pas une marge de liberté pour voter au profit de la liste de candidats qu’ils jugent à même de les représenter au sein de la chambre haute. Il est facile d’identifier leur vote lors du dépouillement et ils craignent que s’ils votent au profit d’une autre liste, ils pourront dire au revoir aux projets de développement dont leur commune pourrait bénéficier.

Jusqu’à maintenant, la CENI refuse d’avoir un face à face avec les membres de l’Assemblée Nationale sur ce sujet brûlant. La première ne veut pas faire face aux questions gênantes des députés sur ce point. Pour celle-ci, le sujet est clos et  elle s’en remet à l’exécutif tout en se cachant derrière un juridisme qui ne tient pas la route. D’ailleurs, le fait que la CENI tourne le dos à l’institution qui l’a enfanté constitue un camouflet cinglant à la chambre basse qui tente de  stopper les ardeurs des tenants du pouvoir à faire main basse sur la  chambre haute.

En tout cas, la tenue des ces élections sénatoriales n’est ni démocratique ni conforme aux aspirations de la décentralisation. Elles ne respectent en rien le secret du vote des grands électeurs qui pourront se plier face aux pressions et faits de corruptions de tout part. Le futur Sénat ne représentera que les seules communes qui sont les seules à voter. Les régions et les provinces, également des collectivités territoriales décentralisées, ne seront pas représentées puisqu’elles n’ont pas de grands électeurs qui votent. Il ne s’agit que d’un simulacre d’élection dont le seul but est de mettre en place dans les délais les plus brefs un Sénat qui n’est autre que le prolongement de l’exécutif au sein du Parlement avec ses 1/3 de membres nommés.