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Etat de droit ?

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Etat de droit ?

La grève décrétée par le syndicat des magistrats a entraîné une paralysie de l’appareil judiciaire deux jours durant dans le pays. Une grève motivée par leur mécontentement dû aux pressions exercées sur la justice, au non respect de ses décisions, à son indépendance foulée aux pieds par des dirigeants qui manifestement veulent ériger l’impunité en mode de gouvernance

 Le Syndicat des Magistrats de Madagascar a débrayé deux jours durant,  la semaine dernière pour manifester son ras-le-bol contre la culture d’impunité qui tend à s’installer  et pour l’instauration d’un véritable Etat de droit à travers l’indépendance de la justice.

En effet, si les dirigeants excellent à rappeler que personne n’est au-dessus de la loi dans le pays et qu’il faut absolument tout faire pour mettre en place un Etat de droit, force est de constater que la situation qui prévaut est aux antipodes de ces déclarations de façade. Des dirigeants ignorent délibérément les décisions de justice pour ne citer que l’affaire Claudine Razaimamonjy et du sénateur Riana Andriamandavy, de l’affaire Ampanihy dans laquelle un sénateur a fait pression pour libérer provisoirement un maire en détention préventive et bien d’autres encore. Alors que tous ces scénarios se produisent, c’est le silence radio du côté du chef de l’Etat, président du conseil supérieur de la magistrature. Comment peut-on mettre en place un Etat de droit dans de telles conditions ?

L’attitude du pouvoir législatif censé rendre compte à ses mandants a par ailleurs suscité des interrogations l’autre vendredi à la Bibliothèque nationale d’Ampefiloha. Lors d’une manifestation, les membres du Parlement ont paradoxalement invité leurs mandants à les approcher. C’est le monde à l’envers. Les députés ne vont plus vers leurs mandants pour leur rendre compte mais il incombe à leurs mandants de les approcher s’ils veulent être informés.  Qu’elle est désormais lointaine l’époque de la campagne électorale où les candidats députés écumaient la moindre ruelle des quartiers pour convaincre les électeurs de voter pour eux ! L’heure est par ailleurs actuellement à l’absentéisme dans les travées de l’assemblée nationale où une loi est votée par 15 députés en tout et pour tout.

Comment dans de telles conditions peut-on  parler d’Etat de droit ?

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