Etat/CUA

Le torchon brûle

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Le Maire de la Commune Urbaine d’Antananarivo, Lalao Ravalomanana a condamné hier, la récupération de force par les militaires dirigés par l’ancien PDS  des camions de remblais mis en fourrière par la Commune à Anosipatrana. La CUA a décidé de porter plainte. Le torchon brûle  entre la Commune et l’Etat.

 Lundi matin, l’ancien Président Marc Ravalomanana et époux du maire de la ville d’Antananarivo a effectué une descente à Andohatapenaka. Il a réitéré que le terrain sur lequel les travaux de construction d’une gare routière sont entamés,  lui appartient et a catégoriquement refusé que l’Etat y érige des infrastructures. Vous pensez que comme vous avez le pouvoir tout vous est permis. C’est inacceptable…, avait-il alors déclaré.

Or, ce terrain d’Andohatapenaka appartient à l’Etat. Selon un communiqué du Ministère en charge des projets présidentiels, de l’aménagement du territoire et de l’Equipement, ce terrain a été acheté illégalement en 2008 par la société ALMA, entreprise de l’ancien Chef de l’Etat Marc Ravalomanana alors qu’il était au pouvoir. Le Ministre de l’Aménagement du Territoire de l’époque, Hajo Andrianainarivelo, après avoir constaté l’irrégularité de cet acte de vente en date du 29 décembre 2008 au profit de la société ALMA, l’a annulé suivant l’arrêté ministériel n°38.345/2009 du 1er Octobre 2009. Comme le délai imparti pour faire un recours devant les juridictions compétentes est dépassé, l’inscription de l’annulation de l’acte de vente dans le registre foncier n’a été effectuée que le 9 Août 2010. Par conséquent, du point de vue juridique, l’arrêté d’annulation est valable et le terrain est bel et bien la propriété de l’Etat malagasy.

Toujours est-il qu’après la descente lundi à Andohatapenaka de l’époux du maire, la commune Urbaine d’Antananarivo a mis en fourrière trois des camions de remblai travaillant sur le chantier. Dans la nuit de lundi, l’ancien Président de la Délégation Spéciale d’Antananarivo, le colonel Joseph Ramiaramanana, aujourd’hui  coordonnateur général du suivi des projets présidentiels, accompagné de militaires armés, s’est rendu à Anosipatrana pour récupérer ces camions. Ces camions travaillent jour et nuit. La route doit être achevée avant le 31 Octobre. Nous devons récupérer ces camions, avait-il fait valoir.

Les policiers municipaux en charge de la garde du site ont refusé de laisser sortir les camions, mais ils n’ont rien pu faire face au forcing de l’équipe conduite par l’ancien PDS.

Force est de constater que le statut spécial de la Commune Urbaine d’Urbaine d’Antananarivo  a été foulé aux pieds par l’Etat Central qui n’hésite pas à recourir à la force pour arriver à ses fins. La présence des dizaines d’éléments de force de l’ordre hier à Andohatapenaka en témoigne. La CUA a envoyé ces camions en fourrière vu qu’ils ne disposaient ni de carte grise, ni de numéro d’immatriculation, ni d’assurance, ni de visite technique, ni d’autorisation de circuler. Mais la commune ne se laisse pas intimider.   Lors d’une rencontre avec la presse hier, le Maire Lalao Ravalomanana a affirmé que la CUA n’acceptera ni la violation de la loi ni l’abus de pouvoir des dirigeants, ni leur ingérence dans les affaires de la commune. Personne n’est au-dessus de la loi, a-t-elle souligné. Ainsi, la Commune prévoit de saisir la justice.

A cause de litige foncier à Andohatapenaka, le torchon brûle entre le pouvoir central et la Commune. Un bras de fer qui risque de s’étendre aux partis TIM et HVM. Ce conflit d’intérêts n’apportera rien de bon pour la population qui souffre depuis des mois de la pauvreté grandissante.