Cinq ans après sa signature, la feuille de route est revenue sur le tapis. L’Union africaine la considère comme étant l’unique voie de sortie de crise de Madagascar face à l’impopularité grandissante du régime en place. En d’autres termes, l’Union africaine en fait une fixation.
La mise en œuvre effective de la feuille de route signée durant la transition se fait toujours attendre, a affirmé hier, Hawa Ahmed Youssouf, Représentante Résidente du Bureau de l’Union Africaine. Malgré les efforts entrepris par les Chefs d’église, aucune avancée n’a été constatée en matière de réconciliation nationale. L’indemnisation des victimes des crises de 2002 et de 2009 n’a toujours pas été entamée. Parallèlement, le processus de réconciliation nationale n’a pas non plus abouti. Les partis politiques doivent respecter leurs engagements dans le cadre de cette feuille de route, a-t-elle poursuivi. S’exprimant sur la conjoncture qui prévaut actuellement dans le pays, la représentante spéciale de la présidence de la commission de l’union africaine a affirmé que le gouvernement devrait traiter les causes profondes des crises récurrentes qui ont frappé Madagascar.
Cinq ans après sa signature, la feuille de route est donc à nouveau remise au goût du jour. Mais le contexte politique a évolué dans un cadre constitutionnel qui a donné libre cours à une gabegie effrénée dans laquelle les tenants du pouvoir semblent se complaire. Une situation qui suscite à l’heure actuelle, des réactions en série de la part des opposants qui réclament la tenue d’élections présidentielles anticipées. En exhumant la feuille de route, la Représentante de l’Union africaine semble cautionner les agissements du pouvoir en place et devenir le spectateur complaisant de la misère grandissante de la population.