Financement

Le régime lâche les maires

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Les vacances des maires aux frais de la princesse dans la capitale touchent à son terme. Ils retournent dans leurs collectivités respectives sans sous et sommés de collecter les taxes et impôts pour le développement communal. Un défi difficile à relever.

Si le sujet a été encore quelque peu flou auparavant, il est tout à fait limpide après l’atelier de formation qui s’est tenu au CCI Ivato et la rencontre entre les maires et le Président de la République la semaine dernière. Le sujet en question concerne la subvention que l’Etat octroie en principe aux collectivités territoriales décentralisées. Les maires venus répondre à l’invitation de l’exécutif sont restés sur leur faim à l’issue de la rencontre avec le Président mais la formation donnée par le ministère de l’Intérieur n’a pas fait mieux.

A l’issue de ce séjour dans la capitale en effet, les maires sont renvoyés chez eux avec comme mot d’ordre de collecter les taxes et de s’octroyer leur propre financement car selon les explications du ministre Mahafaly Olivier Solonandrasana, les maires ont à leur entière disposition tous les outils juridiques, dont les textes de lois, pour pouvoir prélever les impôts et créer des taxes au sein de leurs Communes.

Bien que ce ne soit pas officiel, il est clair donc que les nouveaux élus ne doivent pas compter sur une éventuelle subvention de la part de l’Etat. Le contraire aurait étonné étant donné la précarité de la situation financière du régime actuel. Cela dit, collecter les taxes et les impôts ne sera pas chose facile pour certaines Communes s’il sera plus aisé pour d’autres.

Comment imaginer en effet un maire d’une Commune située dans le sud profond, où les « dahalo » prélèvent déjà ce qu’ils estiment être de leur droit, collecter une taxe quelconque sur une population complètement dépouillée ? Et même dans un contexte où une telle éventualité est permise, cela revient à saigner à blanc le contribuable qui croule déjà sur l’inflation qui ne cesse de croître et qui ne profite même pas des retombés de ces impôts qu’on continue pourtant à exiger de lui.