Francophonie à Antananarivo

Record historique de faible participation

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Francophonie à Antananarivo

L’ancien ambassadeur de l’OIF au sein de l’Union Européenne critique le sommet de la francophonie que Madagascar a accueilli récemment. Selon lui, ce sommet a battu le record historique de faible participation, étant donné que seuls 20 Chefs d’Etat et de gouvernement y étaient présents.

  Il est temps de recentrer l’action de l’OIF sur les enjeux du français dans le monde, a déclaré Xavier Michel, ancien ambassadeur de l’OIF au sein de l’Union européenne et rapporté par le journal en ligne Le Devoir. Cet ex-fonctionnaire, qui a assumé de nombreuses fonctions dans la Francophonie depuis 30 ans, estime qu’avec seulement 20 chefs d’État et de gouvernement, le dernier sommet a battu un record historique de faible participation. Tout cela alors que le nombre de membres de l’OIF vient de passer de 80 à 84 !  On a fait davantage en matière d’adhésion que d’engagement véritable, dit-il. On croyait pouvoir miser sur l’élection de Michaëlle Jean au secrétariat général de l’OIF, […] mais il est bien difficile de trouver un agenda francophone dans les textes du XVIe sommet de l’OIF qui s’est tenu à Madagascar. 

 Xavier Michel participait  à Paris à un colloque intitulé Quel avenir pour la Francophonie ? L’assemblée organisée par la Fondation Res Publica, et animée par l’ancien ministre socialiste Jean-Pierre Chevènement, réunissait près d’une centaine de participants. Deux semaines après le sommet d’Antananarivo, plusieurs panélistes ont souligné le peu d’intérêt porté à la langue française. Xavier Michel souligne que, sur les 64 pages de la résolution finale de Madagascar, une seule s’intéressait à cette question.  Sur les 13 résolutions adoptées à Antananarivo, une seule portait sur le françaisdit-il. Selon lui, l’OIF peine à trouver sa vocation. Il a en outre affirmé que l’intervention la plus remarquée lors du dernier sommet de l’OIF fut celle du premier ministre canadien, Justin Trudeau.  Malheureusement, dit-il, elle ne portait pas sur l’avenir du français et de la Francophonie, mais sur les femmes et les LGBT.  Pour cet ancien fonctionnaire qui se passionne pour la Francophonie depuis les années 1980,  il importe de refonder la Francophonie  autour de sa mission principale.

 L’ancienne rectrice de l’Agence universitaire de la Francophonie, Michèle Gendreau-Massaloux, s’étonne, elle aussi, de n’avoir  jamais entendu de chef d’États [membres de l’OIF] demander qu’on augmente les budgets destinés à la formation des professeurs de français en Afrique . Spécialiste de la culture ibérique, Michèle Gendreau-Massaloux rappelle que, selon la plupart des études, c’est de cette action que dépendra l’avenir du français en Afrique… et probablement dans le monde.