Inertie

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Madagascar figure parmi les pays vulnérables, si l’on ne considère que sa vulnérabilité par rapport au changement climatique. Chaque année, Madagascar est victime de cyclones dont les dégâts sont toujours plus importants. Des dégâts qui pourraient être moindres si les dirigeants s’y préparent à l’avance.

Compte tenu de son insularité, Madagascar est  vulnérable aux catastrophes naturelles telles que les cyclones. Chaque année, comme une situation de déjà vue et de déjà vécue, après le passage de chaque cyclone, des routes sont coupées, des infrastructures publiques détruites, des digues endommagées, des maisons d’habitations démolies. Les sinistrés et les sans abris se comptent par dizaines de milliers. Les pertes en vies humaines sont importantes.

Le passage du cyclone Enawo, a une fois de plus, une fois encore, une fois de trop, montré ces tristes réalités. La capacité d’organisation des dirigeants à anticiper les imprévus et  à faire face aux urgences est moindre. Les dégâts après le cyclone Enawo, sont importants. Ce qui n’aurait pas dû être le cas s’ils s’étaient préparés à l’avance. Ils n’ont pas su utiliser à bon escient les informations, les nouvelles technologies et les ressources à leur disposition quand bien même gouverner, c’est avant tout prévoir. Le passage du cyclone Enawo a montré à la face du monde que les dirigeants se contentent de solutions distillées au compte goutte et au cas par cas. Dans le cas d’Analamanga, on savait deux jours à l’avance que le cyclone allait passer. Mais le Premier ministre a attendu l’imminence de son arrivée pour déclarer la journée du 8 mars chômée. Conséquences : de nombreux travailleurs qui se trouvaient déjà sur leurs lieux de travail, ont eu du mal à rejoindre leur domicile faute de moyens de transport. Et ce n’est là qu’un moindre mal.

A l’entrée de la saison cyclonique, les responsables étatiques auraient déjà dû inciter la population à faire face au passage du cyclone en coupant les arbres à proximité des maisons d’habitation ou des routes nationales, en curant et draguant les canaux d’évacuations. Afin d’endiguer l’envolée des prix des produits de première nécessité en pareille occasion, ils auraient dû fixer  les prix des produits de première nécessité pour éviter que les détaillants et les grossistes ne profitent de la situation. Ce qui est le cas actuellement au vu du prix du charbon et du riz.

 Sur le long terme, les dirigeants auraient dû mettre en place une politique pour parer aux aléas climatiques, comme par exemple la construction des écoles et bâtiments publics suivant les normes cycloniques, l’allocation au BNGRC d’un financement adéquat, pour qu’il ne se contente plus d’affirmer en période cyclonique qu’il ne possède qu’un budget de fonctionnement, et attende que des aides extérieures lui tombent du ciel. La mise en place d’une politique claire et solide pour parer aux aléas climatiques est plus que jamais essentielle pour un pays vulnérable aux changements climatiques comme Madagascar. Après ce cyclone, la Grande Ile fera encore certainement face à d’autres calamités comme les inondations, la sécheresse et les invasions acridiennes.

 Madagascar fait du surplace en matière de gestion des catastrophes. Les dirigeants manquent de réactivité. Cette situation  trouve son origine dans le fait qu’ils ne se sont pas préparés à gouverner le pays mais à se servir du pays pour des intérêts particuliers .