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Joindre l’utile à l’agréable

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Joindre l’utile à l’agréable

Aujourd’hui 24 septembre 2015 est un jour férié, chômé mais payé. Lorsqu’on l’évoque cependant, personne n’en croit ses oreilles. Et pourtant, il a fait l’objet d’un décret pris en bonne et due forme en Conseil de gouvernement au mois de mars de cette année. En effet, depuis cette année, le 18 juillet et le 24 septembre sont déclarés chômés et payés. Le motif en est l’interculturalité vu que ces deux jours marquent des fêtes musulmanes. Leurs noms, on ne s’en souvient pas même après les avoir mémorisés une dizaine de fois.
Il est indéniable qu’historiquement parlant, les musulmans figurent parmi les premiers immigrés de la Grande Ile de Madagascar. Ils ont envahi principalement la côte Ouest en partant du Sud vers le Nord. Plus encore, les traits caractéristiques de la culture malgache a aussi plus de ressemblances avec la culture musulmane qu’avec la culture indonésienne si l’on ne cite que le sorabe.
Mais après l’unification du pays par les souverains merina et que le christianisme soit devenu la religion de la famille royale donc la religion d’Etat, Madagascar est devenue un pays chrétien qu’on le veuille ou pas. La majorité des Malgaches sont des chrétiens et les jours fériés, chômés et payés sont des fêtes chrétiennes.
Le ver est dans la pomme commence à tonner de nombreux irréductibles puisqu’il n’y a même pas de jour férié, chômé et payé qui marque des fêtes malgaches. Par exemple, le taombaovao malagasy ou le alahamady be ne sont pas fériés. Une situation qui illustre bien le proverbe malgache qui dit « valalan’amboa ka ny tompony ary tsy tia ». Dans les réseaux sociaux, les internautes pointent du doigt l’incompétence des ministres de la culture et du patrimoine qui se sont succédé notamment la présente qui ne cesse de se vanter et de revendiquer sa « malgachité », si l’on s’aventure dans les sentiers du néologisme.
Les internautes demandent également pourquoi ce regain d’intérêt pour les fêtes musulmanes à tel point qu’il a fallu faire deux journées en une année chômée et payée uniquement pour les musulmans. Ces journées sont discriminatoires que même les non musulmans perdent leur latin. Pour rappel, ces fêtes musulmanes ont été instaurées durant la période transitoire. Le bruit qui a circulé s’est amplifié à tel point que certaines langues avancent que l’institution de ces fêtes et la délivrance de permis de construire de centaines ou d’un millier de mosquées à travers l’Ile sont la contrepartie d’un financement faramineux.
Mais tant qu’à choisir entre les cultures existantes, pourquoi ne pas avoir choisi les fêtes chinoises ? De cette manière, les dirigeants auraient pu joindre l’utile à l’agréable en déclarant 3 ou 5 jours chômés et payés qui marquent des fêtes chinoises. En effet, les Chinois sont les premiers consommateurs du marché du tourisme actuellement. Pour les attirer au pays pourtant, il faut connaitre le comportement des touristes chinois et connaître leurs exigences. Ils ont des besoins spécifiques outre les « 3 S », c’est-à-dire « Sea, Sun and Sands ». Alors pourquoi-pas commencer par des fêtes chinoises ?

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