La non transparence

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L’année touche presque à sa fin, l’heure est maintenant au bilan. Chacun évalue sa propre situation, quelles ont été les réalisations durant  cette année qui appartiendra bientôt au passé? A l’échelle nationale, qu’est ce qui a changé? Comment la vie de la population a-t-elle évolué ces dernières années ? Qu’a accompli de concret l’équipe Rajaonarimampianina  pour développer le pays? A cette dernière question, la réponse est concise: corruption de haut niveau, pauvreté, mensonges et tromperies sont les termes à la mode.

Aucun pas en avant, plusieurs pas à reculons : c’est ainsi qu’on peut résumer le progrès du pays durant ces trois dernières années de règne du président Rajaonarimampianina. On ne peut même pas dire que la situation est statique car  elle évolue…elle évolue à reculons. Si une nette amélioration du niveau de vie des proches du régime, et de tous ceux qui  trouvent leur compte à soutenir ce dernier, est flagrante, l’appauvrissement de plus en plus poussé de la majorité de la population l’est tout autant. Dans ce contexte, flambent  le prix des denrées de premières nécessité, le prix du carburant, le nombre croissant de ceux qui sont en train de grossir les rangs des sans abris.

Pendant ce temps, des milliards et des milliards flottent au dessus de nos têtes. On en parle beaucoup mais on n’en entend même pas le tintement, on en verra encore moins la couleur. Ce qu’on entend à longueur de journée par contre, ce sont les cas de corruption impliquant de plus en plus des hautes personnalités au sein du régime. Il y a quelques semaines, les medias nationaux ont rapporté un cas flagrant dans lequel le nom de l’actuel premier ministre a été largement mentionné. Mais les observateurs ont été laissés sur leur faim dans la mesure où aucune suite n’a été donnée à l’affaire. Silence radio, c’est comme si la chose n’avait jamais existé, dans l’affaire Ambohimahamasina. Il serait question d’une somme de 390 millions d’Ariary que le maire aurait détourné, une somme qui devait servir à la construction d’infrastructures au sein de la Commune. Mais là encore, il y a eu beaucoup de bruit pour rien. On sait juste que le Bianco a été dessaisi de l’affaire. On n’en entendra rien de plus sur la suite.

Le cercle vicieux d’impunité et de corruption  ne cesse de s’élargir. L’accueil du sommet de la francophonie est bel et bien derrière nous et jusqu’à présent, rien n’a filtré sur le montant réel du financement de cet évènement, de son origine, encore moins du sort des infrastructures érigées ainsi que des équipements et matériel de valeur acquis à  prix fort. La population est laissée dans l’ignorance totale des circonstances d’une dette qu’elle devra cependant payer.

Le chapitre n’est même pas clos qu’un autre est déjà ouvert. Il s’agit des fonds acquis lors de la dernière conférence des bailleurs. Devant la presse, les dirigeants font montre de triomphalisme sur le fait que Madagascar soit débiteur une fois de plus d’une somme dont on ne connait le montant exact, ni sa destination, ni sa gestion. Combien de temps encore le régime pense- t-il pouvoir jouer à ce jeu avant que la population ne réagisse? Etant donné les circonstances, l’année 2018 prévue pour les élections semble bien trop loin.