Qui parlent encore de Madagascar ? Personne, sauf comme cas d’école des pays qui ont tout, mais qui, par une étrange aberration, ne prennent pas leçon de leur propre histoire, et s’enlisent dans la pauvreté et retournent à leurs turpitudes. Près de deux ans après une élection présidentielle qui avait coûté des milliards à des partenaires techniques et financiers, et qui aurait permis de réaliser tous les rêves citoyens, où en est la Quatrième République de Madagascar ? Elle continue de s’enfoncer. Voilà tout le paradoxe d’un processus électoral biaisé dés le départ.
Plus que l’avenir du pays, les vedettes de l’actu sont ceux qui sont à l’origine de la Grande crise, les jeunes premiers d’un scenario pour série noire, les héros du Ni…ni factice entre deux larrons en foire qui se retrouvent en un troisième. Comme hypnotisés par des démons tentateurs, les Malgaches remettent en selle des cavaliers de l’apocalypse qui ont érigé le mensonge en valeur et qui, au vu et au su de tous, récidivent avec impudence dans les turpitudes qu’à une époque, ils avaient eux-mêmes dénoncées. Le Changement auquel les Malgaches aspirent depuis l’Indépendance, disparaît de l’actualité et son porte-flambeau, balayé par des adversaires avérés des idéaux de la révolution de 2009.
Où donc avions-nous la tête ? Les élus de la Quatrième ne militent ni pour l’avenir de la nation ni pour le changement, mais pour l’avenir de commanditaires. Etat de droit, dépolitisation de l’administration, décentralisation effective ou bonne gouvernance ne sont plus leur tasse de thé. Ils aspirent plutôt à se servir à une table ouverte à tous les appétits. En 2013, la Communauté internationale avait présenté, sans rire, la présidentielle comme la solution viable pour une sortie de crise. En attendant la suivante. Madagascar est en plein dedans.