Après une légère accalmie, les embouteillages reprennent de plus belle dans les rues de la capitale. Et pour cause, les nids de poules qui jonchent nos rues et dont l’état n’a été qu’empiré par les pluies incessantes de ces derniers jours. Pour alléger un peu, la population se démène pour combler les trous avec les moyens du bord et fait de son mieux pour s’immiscer là où la présence de l’Etat semble faire cruellement défaut jusqu’à présent. Sinon, ce sont les éléments des forces de l’ordre qui déploient des trésors d’ingéniosité. En effet, ce sont eux qui se décarcassent pour créer des bifurcations et autres solutions de fortune afin que les véhicules ne restent pas trop longtemps pris à éviter les trous.
Il en est de même pour les ordures ménagères. Lasses d’être encombrées jusque dans leur véranda, certaines personnes n’hésitent pas à faire des efforts afin de se débarrasser elles mêmes des ordures entassées dans les bacs près de leurs habitations. On ne sait pas et on évite de se demander où ils vont les décharger mais dans tous les cas, les immondices ne sont plus devant leurs portes et c’est ce qui compte. Pour dire que lorsque l’Etat se fait de moins en moins présent, la population, du moins les Malgaches, faute de se révolter contre la situation, se charge elle-même du boulot. Dans le cas actuel, on se demande juste jusqu’à quand on pourra tenir dans ces conditions ? L’art des solutions de rechange est assorti de délai de péremption et cinq années à combler le vide, alors qu’on continue à être délesté d’impôts dont le montant va en haussant de façon incessante, sont bien trop longues, même pour une population à la patience légendaire.